Ses conclusions étaient très attendues. La Commission des infrastructures, de l'énergie, des mines et de l'environnement, relevant de la Chambre des représentants, vient de tenir une importante réunion consacrée aux résultats de la mission exploratoire sur les problèmes de l’oued Oum Rabii. Cette dernière avait été lancée afin de faire le point sur le blocage de l’estuaire et l’échouage d’un grand nombre de poissons sur les rives de l’oued. L’idée était d’en déterminer les raisons, mais surtout son impact écologique.
Selon la mission, l’un des facteurs ayant provoqué les problèmes de l’oued Oum Rabii consistait en l’édification des barrages Al Massira et Sidi Daoui, rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du vendredi 23 décembre. Ces derniers ont impacté l’alimentation de l’oued en eau, ce qui a fait baisser son niveau. Parallèlement, ajoute la même source, Oum Rabii a souffert de l’édification du port de Jorf Lasfar et du déplacement de certains rochers qui constituaient des remparts naturels empêchant le déplacement du sable vers l’embouchure. Ceci sans parler bien entendu de l’installation par de grands fermiers de petits barrages artisanaux leur permettant de s’approvisionner en eau depuis l’oued.
En revanche, la récente sécheresse a été exclue de la liste des facteurs principaux, le Maroc ayant connu par le passé plusieurs épisodes de sècheresse sans que cela n’affecte réellement l’oued. Comme le rapporte également le quotidien, la Commission des infrastructures, de l'énergie, des mines et de l'environnement a profité de sa réunion pour discuter des solutions proposées par la mission exploratoire. Dans l’immédiat, il est suggéré de mener des opérations urgentes pour débloquer l’embouchure afin que l’oued revienne à son cours normal, et de construire une station de traitement des eaux usées pour éviter que ces dernières ne continuent de se déverser dans le fleuve.
Pour les solutions plus structurelles, la mission a proposé la mise en place d’un plan global visant l’aménagement de l’oued, à l’instar de ce qui a été fait pour le Bouregreg et Sebou. La mise en place d’une agence dédiée, où seraient représentés différents départements ministériels, est également nécessaire pour mener à bien les projets devant redonner vie à Oum Rabii, particulièrement son embouchure qui, par le passé, était la source de toute une dynamique socio-économique pour les zones urbaines avoisinantes.