Abderrahmane Ben Zidane, grand historien marocain décédé dans les années 40, a publié il y a quatre ans une étude qui, contrairement à certains écrits occidentaux, établit que les diplomates marocains étaient des politiciens hors pair et que le poids du Maroc diplomatique et l’aura dont il jouissait sur le Vieux continent étaient considérables. “Al Akhbar” dans son édition du week-end des 13 et 14 juin, publie un dossier qui met en lumière le rôle de nos diplomates durant le XVI ème et le XVII ème siècle.
Demande en mariage
Dans son étude, Ben Zidane indique que sur les conseils de son ambassadeur, Abdallah Ben Aicha a demandé la main de Marie Anne de Comté, la fille du roi Soleil, Louis XIV. Voulant à tout prix éviter de courroucer le Sultan, fort craint en Europe, Louis XIV refusa en prétextant la différence des cultures orientale et occidentale, rapporte “Al Akhbar”. Des historiens français donnèrent une autre raison du refus: les nombreuses femmes de Moulay Ismaïl.La même source a affirmé que le sultan disposait dans son harem de belles femmes de différentes origines. Toutefois, plusieurs historiens ont traité de manière ironique et avec désinvolture le rôle de la diplomatie marocaine à l’époque. Selon eux, les diplomates marocains étaient l’objet de quolibets, de blagues et de sarcasmes. Or, preuves à l’appui, Abderrahmane Ben Zidane a démontré que les diplomates marocains étaient non seulement compétents, mais aussi traités avec égards, écrit “Al Akhbar”.
Missions de souverainetéPour étayer ses dires, Ben Zidane rapporte l’accueil chaleureux accordé par la reine Victoria d’Angleterre à l’ambassadeur du Maroc, qui était accompagné d’un écrivain chargé de rédiger des rapports. Reçus en grande pompe, les deux diplomates ont été aussi invités à un dîner officiel.Ben Zidane réduit à néant la vision réductionniste fournie par certains auteurs occidentaux aux diplomates marocains, non seulement en raison du poids diplomatique du Maroc, mais aussi eu égard de leurs compétences. Leurs fonctions étaient d’abord des missions de souveraineté. L’une des figures de proue était Abdallah Ben Aicha justement. Victimes d’une vision réductionniste et d’images dignes d’Epinal, plusieurs historiens français ont déformé les faits. Ni le poids économique, militaire ou diplomatique du Maroc ne vont dans le sens de leurs affirmations.