Le ministre des Affaires étrangères, Nacer Bourita, a accepté une requête du Parlement concernant le renforcement des capacités diplomatiques des parlementaires pour mieux défendre la cause nationale dans les forums internationaux.
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du week-end (27 et 28 septembre), que le ministre Bourita a chargé plusieurs experts de son département de coordonner avec les présidents des deux chambres du parlement pour établir un programme de formation des parlementaires. L’accent sera mis sur la formation des parlementaires sahraouis afin qu’ils puissent prendre part à des rencontres internationales abordant la cause nationale, surtout celles organisées par l’Union européenne.
Dans son rapport, la commission spéciale sur le modèle de développement (NMD) a abordé le sujet de la diplomatie parallèle en soulevant la formation des parlementaires: «Un projet de renforcement des capacités a été initié en collaboration avec l’académie diplomatique relevant du ministère des Affaires étrangères, mais sa mise en œuvre n’a pas encore eu lieu». C’est certainement ce même projet qui vient de refaire surface pour pallier plusieurs carences dans la diplomatie parlementaire.
Le quotidien Al Akhbar rapporte que la diplomatie parlementaire a fait des progrès en adhérant à plusieurs organisations régionales et internationales sans oublier la dimension bilatérale et les groupes d’amitié. Mais les actions des deux chambres demeurent insuffisantes en matière de défense des constantes du royaume et à leur tête la question de l’intégrité territoriale.
En cause, le manque de moyens et la pénurie des compétences dans le domaine des relations internationales qui nécessitent de grandes connaissances, voire des spécialisations. Normal puisque la chambre des représentants compte 21 députés qui ont un niveau d’études primaires, 132 n’ont pas leur baccalauréat, 109 ont un niveau d’études secondaires et 3 parlementaires n’ont jamais été à l’école.
Il ne faut pas s’étonner, outre mesure, quand on sait que le parlement marocain n’adhère qu’à 15 organisations multinationales sur les 60 qui revêtent un grand intérêt. L’institution législative est tout aussi peu représentée au niveau africain puisqu’elle siège dans seulement quatre organisations sur les 12 existantes. Le rapport de la commission du NMD épingle le niveau de formation des parlementaires: «Le principal obstacle au développement de la diplomatie parlementaire réside incontestablement dans le besoin de formation des élus et de renforcement de leur connaissance des dossiers et des relations internationales». Un handicap auquel il faut ajouter le problème de la maitrise des langues et notamment l’anglais qui est la plus utilisée dans les forums internationaux.