Trois jours après avoir signé un pacte social avec les syndicats, Aziz Akhannouch a réuni six membres de son équipe pour en entamer la mise en œuvre. C’est un véritable mini-conseil de gouvernement qui s’est ainsi réuni mercredi, lors duquel il a été question, en plus de mobiliser les fonds nécessaires pour concrétiser les termes de cet accord, de mettre au point une feuille de route pour les prochaines étapes du dialogue social. Celui reprend d’ailleurs à compter du mois prochain pour le deuxième round des négociations, explique l’hebdomadaire La Vie éco dans son édition du vendredi 6 mai.
D’après l’hebdomadaire, qui consacre un dossier à ce sujet, il a également été question, lors de cette réunion, de mettre en place tous les mécanismes d’accompagnement nécessaires à l’institutionnalisation du dialogue social.
Par ailleurs, le gouvernement entame dès à présent les préparatifs de la prochaine réunion de la Haute instance de dialogue social, prévue en septembre. Il a de même été convenu de la mise en place par le gouvernement de commissions de travail thématiques chargées du suivi et de la mise en œuvre des différents volets établis dans le nouvel accord.
La signature de l’accord social le 30 avril est en soi un événement, souligne l’hebdomadaire. C’est la première fois, dans l’histoire du Maroc, qu’un gouvernement, à peine installé, réussit à amener les syndicats à conclure une entente sociale de cette envergure.
Il ne faut pas oublier que le gouvernement d’Aziz Akhannouch a tenu à conclure cet accord social, avec ses implications financières pour le Budget de l’État et la trésorerie des entreprises, dans une conjoncture nationale et internationale exceptionnellement difficile. Après deux mois de négociations donc, poursuit La Vie éco, et l’implication effective de plusieurs départements ministériels, les trois partenaires sociaux ont enfin signé cet accord.
La démarche en elle-même, estime l’hebdomadaire, mérite une grande attention. Pour la première fois en effet, et sur initiative du chef du gouvernement, une délégation ministérielle est allée à la rencontre des syndicats, chez eux à leur propre siège. Il s’agit certes de trois centrales syndicales les plus représentatives, mais cela ne veut pas dire que les autres ont été complètement ignorées.
Au contraire, le gouvernement a d'abord commencé par entendre le point de vue de toutes les centrales syndicales avant de passer à l’action. Par cette démarche, le gouvernement a tenu à instaurer un climat de confiance tout en faisant montre d’une grande dose de bonne foi. Le fait de réunir, quelques jours après la signature de l’accord, une équipe de son gouvernement pour entamer la phase de mise en œuvre de cet accord en atteste largement.
Au-delà des mesures concrètes, dont certaines seront appliquées dans moins de deux mois, le pacte social est novateur à plusieurs égards. Ce qui fait dire à certains analystes politiques que c’est là un franc succès politique que le chef du gouvernement vient de remporter en signant un pacte social d’ampleur inédite, avec l’institutionnalisation du dialogue social, des avancées en termes de législation du travail et de multiples mesures concrètes en faveur des travailleurs.