Selon le président de la Fédération nationale du transport (FNT), affiliée à la CGEM, l'attaque terroriste, qui intervient moins d’un an après les évènements de Guerguerat, serait directement liée à la décision récente d’Alger de rompre unilatéralement les relations diplomatiques avec le Maroc.
Hier, samedi 11 septembre 2021, deux routiers marocains ont été tués et un autre a été blessé, dans une embuscade tendue à 300 kilomètres de Bamako par des hommes armés.
Les faits ont eu lieu près de la commune de Didié, alors que les chauffeurs marocains se dirigeaient vers la capitale malienne à bord de camions transportant des marchandises. Ceux-ci ont été pris par des tirs d'un groupe d'hommes armés, cachés derrière des arbres au bord de la route.
Les assaillants, leur crime commis, ont quitté les lieux sans voler le moindre objet aux victimes.
Selon Abdelilah Hifdi, après l’intervention des FAR en novembre 2020, qui a permis de chasser des coupeurs de route et de sécuriser le trafic au niveau du passage d'El Guerguerat, il ne reste plus à ceux-ci que le Mali, un pays à la vaste superficie, confronté à des problèmes d'insécurité dans certaines régions, et tout particulièrement dans le nord.
"J’accuse l’Algérie et sa marionnette le Polisario d’être responsables de cette attaque terroriste lâche et abominable visant les conducteurs de camions marocains", a-t-il nommément dénoncé, contacté par Le360.
Lire aussi : Vidéo. Entièrement asphalté et sécurisé, le passage d’El Guerguerat n’est plus un cauchemar pour les camionneurs
Les commanditaires de l’attaque survenue hier tentent ainsi d’intimider les transporteurs marocains et de les pousser à renoncer à desservir l’Afrique subsaharienne, au moment où la Zone de libre-échange continentale africaine est en train de se mettre en place, a estimé le président de la Fédération nationale du transport.
Selon Abdelilah Hifdi, en effet, ces mêmes commanditaires veulent "briser l’élan du commerce intra-africain, traduit dans la réalité quotidienne par une forte présence de transporteurs marocains", dont plusieurs ont délaissé le marché européen (du fait de la crise sanitaire) pour s’orienter davantage vers les marchés du continent. Le président de la FNT a d'ailleurs précisé, à juste titre, qu'"aucun camion TIR algérien ne circule sur les routes en Afrique subsaharienne".
La flotte marocaine de camions TIR (Transport international routier) a d'ores et déjà prouvé sa vigueur et son dynamisme. Chaque jour, en effet, pas moins de 350 poids lourds immatriculés au Maroc, transportant des marchandises sous température dirigée (des fruits, des légumes, du poisson, du sucre, du thé, des conserves, etc.), transitent par le passage d’El Guerguerat à destination des pays de l’Afrique de l’ouest et du Sahel (Tchad, Niger, Mali).
L’attaque survenue hier à 300 kilomètres de la capitale malienne aura donc "une incidence sur les échanges entre le Maroc et l’Afrique de l’Ouest", estime Abdelilah Hifdi, qui était aussi le président du groupe CGEM à la chambre des Conseillers. A ce titre, il lance un appel au gouvernement, afin que celui-ci "renforce son appui au Mali", et ce, "quitte à envoyer un contingent pour aider ce pays ami à retrouver la stabilité et la sécurité, notamment sur les axes routiers".