C’est une méthode pour le moins inhabituelle qu’ont adoptée certains élus et autres responsables des conseils locaux ,ainsi que des «grands électeurs», afin de s’assurer qu’ils ne font l’objet d’aucune poursuite pour détournement de fonds publics ou autre infraction. En effet, dans son édition du lundi 24 mars, Assabah révèle que ces élus ont entrepris d’accomplir la Omra «non pas en quête de rédemption et de récompense, ni pour implorer le pardon divin, mais pour s’assurer qu’ils ne figurent pas sur la liste des personnes interdites de quitter le territoire».
Et ce, poursuit le quotidien, «bien que certains d’entre eux sachent pertinemment qu’aucune mesure d’interdiction de sortie du territoire n’a été prise à leur encontre». Toutefois, Assabah rapporte qu’«une personnalité locale à Tanger, traînant une réputation douteuse et ayant sans doute des choses à se reprocher, obsédée par cette crainte, n’a pas hésité à réserver un billet vers les Lieux Saints afin d’accomplir la Omra et de vérifier, en même temps, si la police des frontières ne l’en empêcherait pas».
Cet élu, qui «sait mieux que quiconque qu’il n’est pas interdit de voyager à l’étranger, malgré les soupçons de malversations et de détournement de deniers publics qui pèsent sur lui, semble néanmoins inquiet et cherche à se rassurer en prenant un vol depuis l’aéroport Ibn Battouta en direction de Djeddah».
Plus encore, Assabah soupçonne certains de ces élus de «n’avoir déboursé aucun centime de leur poche pour ce voyage. Abusant de leur position, certains d’entre eux, notamment des présidents de conseils, auraient bénéficié de la générosité d’entrepreneurs et de bureaux d’études favorisés pour financer leur Omra».
Par ailleurs, bien que motivée par d’autres raisons, une autre vague de départs vers l’Arabie saoudite a été constatée parmi les membres des commissions permanentes de la Chambre des Représentants, notamment celles de «la Justice et de la Législation» et des «Finances et du Développement économique». Ces élus, qui avaient travaillé régulièrement depuis le début du mois de Ramadan, ont préféré entreprendre une «migration volontaire» pour accomplir la Omra, plutôt que d’assister aux réunions législatives.
Cette absence s’est fait particulièrement ressentir lors des travaux de la commission de la Justice et de la Législation, qui a bouclé ses débats en seulement une journée et demie sur le très attendu projet de loi relatif au Code de la procédure pénale. Assabah souligne que «ce projet, d’une importance majeure, aurait dû bénéficier d’une attention particulière de la part des députés». «Certains députés étaient partis accomplir la Omra, d’autres étaient fatigués, et d’autres encore avaient choisi de voyager avec leurs enfants à l’étranger, profitant des vacances scolaires», déplore le quotidien.
D’ailleurs, la présidence de la commission de la Justice et de la Législation s’est abstenue de programmer des réunions sur ce projet de loi après la rupture du jeûne. Cette décision a conduit certains de ses membres à «boycotter» les séances en journée.
De son côté, la commission des Finances a également connu un fort absentéisme lors d’une réunion à laquelle assistait la ministre Nadia Fettah. Cette séance portait sur le Fonds national de la sécurité sociale et a, elle aussi, été marquée par l’absence de nombreux députés.
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