Contre toute attente, les parlementaires ont refusé de débattre du contenu du rapport sur le nouveau modèle de développement, dont les principales conclusions ont été présentées ce mardi sous la coupole par Chakib Benmoussa, président de la Commission spéciale pour le nouveau modèle de développement (CSMD).
Dans son édition du mercredi 2 juin, Al Ahdath Al Maghribia s’
étonne du déroulé de cette séance de présentation et, surtout, de la réaction des députés et des conseillers qui se sont contentés «d’écouter» le speech du président de la CSMD, sans émettre aucun commentaire ni réaction. Comme le rapporte le journal, Habib El Malki, président de la Chambre des Représentants, a bien proposé, à l’issue de la présentation, de prolonger la séance d’une heure pour ouvrir les débats, mais les parlementaires ont refusé. Pourtant, il s’agissait bien de la présentation d’un document attendu par tous les Marocains depuis plus d’un an, réclamé par le souverain et qui devrait tracer la feuille de route du développement futur du Maroc.
Le quotidien ajoute qu’aucune explication concrète n’a été donnée à cette position adoptée par les représentants de la Nation, ce qui a naturellement laissé place à bien des spéculations. Parmi elles, celles de certains qui ont vu dans cette réaction une réponse à Chakib Benmoussa et à la commission qu’il préside, après avoir noté que les Marocains n’ont pas confiance dans le travail des politiques et des parlementaires et qu’ils ne s’attendent pas à grand-chose venant d’eux.
Le refus de débattre du contenu du document est d’autant plus incompréhensible que beaucoup s’attendaient, ces derniers jours, à voir les politiques faire preuve d’une forte implication dans les discussions autour du nouveau modèle de développement proposé, comme l’ont laissé croire les premières réactions exprimées par les chefs des principaux partis politiques au lendemain de la publication du rapport. En effet, ces derniers ont montré une réelle divergence de points de vue après la publication dudit rapport, certains soutenant «aveuglément» son contenu, d'autres préférant temporiser et prendre le temps de l’étudier et d'autres encore rappelant que le document n’est pas contraignant et que les partis politiques ne sont pas obligés de suivre ses recommandations. Au regard de ces réactions, il était légitime de croire à une forte implication des parlementaires dans les débats. Mais il n’en est rien. Du moins, pas encore.