Crise "Leila": quand des noms de stades et joueurs de la Liga deviennent des noms de codes

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Revue de presseKiosque360. Les stades servent aussi aux militaires. Si Pinochet et ses militaires en avaient fait usage, au début des années 70, l’Espagne les a utilisés comme noms de codes dédiés à tromper la vigilance des services marocains, lors de la crise de l’îlot de Leila.

Le 22/06/2016 à 01h36

Les services de renseignements espagnols ont dévoilé le système de codes trompeur utilisé par les code-talkers de l’armée ibérique, lors de l’occupation de l’île «Leila»-«El Perejil»- le 17 juillet 2002. Ledit système a été marqué par l’utilisation de noms de stades de football et de joueurs du championnat espagnol, fait savoir le quotidien Akhbar Al Yaoum, dans son édition de ce mercredi 22 juin. Lors de cette crise qui a failli provoquer une guerre entre le Maroc et l’Espagne, ajoute le journal, l’armée espagnole avait choisi de donner le nom du stade du Real Madrid, «Bernabeu», à l’ilôt de Leila, alors que le stade de «la Rosalida» avait prêté son nom à la ville de Malaga, lieu de coordination de toutes les opérations. Dans la même optique, les deux présides occupés de Melilia et de Sebta avaient été désignés respectivement par le nom du stade «la Mistaya», situé dans la même ville, et celui du stade de «Camp Nou», situé à Barcelone, au moment où Gibraltar a emprunté, dans cette langue codifiée, le nom du stade de Valence, «Las Gaunas», sis dans la province de La Rioja, écrit la même source. «Alors que Hierro, l’ancien capitaine du Real et de l’équipe nationale espagnole, couvre ses joueurs et que Zidane, ancien joueur et actuel entraîneur du Real, fonce et marque à Bernabeu, le Real et le Barça devraient garder leurs positions»… Autant de codes où Hierro renvoie à l’hélicoptère qui transportait les soldats espagnols et Zidane aux éléments des forces spéciales qui ont atterri à 5h30 du matin sur l’îlôt de «Leila» pour arrêter les soldats marocains, avant de les livrer aux autorités marocaines, à travers la ville de Sebta, fait savoir Akhbar Al Yaoum. Quant au nom du Real Madrid, poursuit le journal arabophone, il désignait le navire de guerre «Buque de Castilla», qui était considéré comme l’état major des opérations, alors que le nom de l’équipe de Barcelone avait été donné à la frégate de guerre «Fragata Navarra», au moment où le nom de l’équipe de Murcie désignait le navire de guerre «Corbeta Cazadora» qui avait aussi participé à l’invasion de l’îlot. Par ailleurs, le seul code qui ne puise pas son nom dans le registre footballistique espagnol était celui de «Romeo Sierra», dont les initiales R et S signifiaient «Recuperacion» et «Soberania», ce qui voulait dire que l’opération de l’invasion de Leila Tourah avait pour objectif la récupération de la souveraineté, explique Akhbar Al Yaoum.

Par Mustapha Nouri
Le 22/06/2016 à 01h36