Le président du ministère public, Hicham Balaoui, a donné suite à la plainte de l’ancien député Rachid El Fayek, en la transmettant au procureur général du Roi près la cour d’appel de Fès. Détenu à la prison de Bourkaiz pour détournement de fonds publics et spoliation de terres soulaliyates, El Fayek accuse plusieurs responsables d’avoir «acheté» des sièges parlementaires lors des élections de 2021.
Le magistrat a confié l’enquête à la Brigade régionale de la police judiciaire (BNPJ). Selon Al Akhbar dans son édition du vendredi 5 septembre, des officiers de la BNPJ se sont déjà rendus plusieurs fois en prison pour recueillir la déposition d’El Fayek.
De manière surprenante, El Fayek a refusé de répondre aux questions des enquêteurs. Son silence est paradoxal, car sa plainte est très détaillée. Il y accuse deux parlementaires de l’avoir fait chanter et menacé de prison. L’un d’eux, qui a des responsabilités politiques au niveau local et national, l’aurait contacté en juin ou juillet 2021 pour organiser une rencontre avec un ancien haut fonctionnaire de la wilaya de Fès-Meknès. Le document indique que les trois hommes se sont retrouvés dans un centre commercial. Selon la plainte, le responsable politique aurait remis 400 000 dirhams au haut fonctionnaire pour faciliter leur élection.
La plainte indique que le haut fonctionnaire aurait exigé 200 000 dirhams supplémentaires pour l’achat d’un terrain. Plus tard, à l’approche des élections, le responsable aurait informé El Fayek que le haut fonctionnaire demandait désormais 8 millions de dirhams pour garantir trois sièges parlementaires. Selon l’accord, le dirigeant du parti devait payer 4 millions de dirhams, et les 4 millions restants devaient être versés par Rachid El Fayek et le deuxième accusé.
Selon Al Akhbar, l’ancien député Rachid El Fayek a catégoriquement refusé de verser 2 millions de dirhams au haut fonctionnaire en échange d’une victoire électorale. Bien qu’il se soit montré réticent, il aurait fini par accepter de «prêter» 2 millions de dirhams à son supérieur au sein du parti, dont seulement la moitié lui aurait été remboursée. Il affirme que son emprisonnement actuel est la conséquence de son refus de participer pleinement à ce système corrompu. Pour prouver ses dires, il demande aux autorités d’analyser les téléphones des personnes impliquées et les enregistrements vidéo du centre commercial.







