Deux mois après la déclaration de l’état d’urgence sanitaire, le chef du gouvernement doit annoncer, ce lundi devant le Parlement, le plan de gestion de la crise épidémiologique après la fin de la première période de confinement, qui expire le 20 mai. Une étape qui s’est soldée par un bilan satisfaisant, avec la hausse des cas de guérison et la baisse du nombre de décès. Toutefois, le nombre de cas de contamination continue d'augmenter dans les milieux familiaux et professionnels. Les membres civils et militaires de la commission centrale de la gestion de la pandémie ont travaillé tout le week-end pour rendre une décision sur ce sujet. Si ces hauts responsables doivent notamment prendre en considération des facteurs socioéconomiques, il faut reconnaître que la situation sanitaire n’est pas encourageante.
Le scénario le plus plausible que pourrait annoncer Saâd-Eddine El Othmani privilégierait une levée progressive du confinement, en fonction du nombre de contaminations dans les régions et les provinces. Un assouplissement des restrictions se fera en faveur de certains métiers. En revanche, les mesures limitant le déplacement des citoyens seront maintenues au niveau des villes et des villages. L’interdiction des déplacements entre les villes restera également en vigueur.
Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du lundi 18 mai, que les experts marocains de l’épidémiologie ne plaident pas pour la levée du confinement, dans la situation actuelle. D’autant que l’indice de reproduction du virus (RO) n’a pas assez baissé pour conclure à un faible risque de contagion. Certes, cet indice tourne autour de 1, voire en dessous dans certaines régions (O,6), mais il ne cesse d’augmenter dans d'autres, comme à Casablanca où il a atteint 1,12 vendredi dernier.
Selon des sources proches des centres de décision, les scientifiques du ministère de la Santé ont clairement exprimé leur refus de lever le confinement, même de façon progressive. En tout cas, le ministère de la Santé devra, lors de la prochaine étape, gérer la situation par l’augmentation du nombre de tests de dépistage qui atteindra 10.000 prochainement ou par la fourniture de médicaments, tout en se préparant à l’éventualité d’une nouvelle vague épidémique.