Coronavirus: le gouvernement en ordre de bataille pour porter la capacité d’accueil des patients à 4.000 lits

Le Centre Hospitalier Universitaire de Casablanca est l'un des cinq CHU du Maroc. 

Le Centre Hospitalier Universitaire de Casablanca est l'un des cinq CHU du Maroc.  . DR

La capacité d’accueil des structures sanitaires du Maroc est la principale préoccupation de l’Etat. Le gouvernement mobilise actuellement tous ses moyens pour augmenter le nombre de lits des hôpitaux, pour porter ses capacités à près de 4.000 lits. Explications.

Le 05/04/2020 à 16h26

Le gouvernement assure œuvrer pour augmenter la capacité d’accueil des patients contaminés par le Covid-19 à près de 4.000 lits. Une stratégie anticipative, qui vise à se prémunir contre toute éventualité liée à la propagation de cette pandémie au Maroc.

«Nous avons reçu, ces derniers jours, d'importants lots de matériel et d'équipements médicaux pour augmenter notre capacité d'hospitalisation des malades, non parce que nous craignons une détérioration de la situation, mais tout simplement pour nous préparer à toute évolution critique», affirme une source gouvernementale, interrogée ce dimanche par Le360.

«Nous avons évoqué dernièrement, une première capacité allant à 3.000 lits, dont une partie réservée {aux services de} réanimation, mais aujourd'hui nous œuvrons à être au niveau du défi si la situation venait à se détériorer et ciblons un nombre supérieur de lits», indique une autre source autorisée.

Le gouvernement va s'appuyer pour cette stratégie de lutte contre la maladie, sur des efforts pour les hôpitaux public (le Maroc compte 44 hôpitaux, dont les cinq CHU de Rabat, Fès, Casablanca, Marrakech, Oujda et Marrakech), ainsi que les établissements hospitaliers relevant des Forces armées royales (les hôpitaux de régions ainsi que les structures de santé montées à Benslimane et ailleurs).

L'apport du secteur privé compte également dans cette stratégie mise en œuvre par l’Etat.

L'Association des cliniques privées affirme avoir mis à la disposition du ministère de la Santé près de 140 lits dont elle dispose dans plusieurs unités de soins intensifs, à Rabat et à Casablanca.

Selon le vice-président de cette association, Mohamed Zidouh, le ministère de la Santé a été saisi sur cette question: «nous attendons son feu vert pour ouvrir les services de réanimation de deux cliniques à Rabat, et à Casablanca».

Rappelons que le Maroc dispose actuellement d'un total de 1.700 lits de réanimation, 50% appartenant au secteur de la santé publique et l’autre moitié au secteur privé.

Mohamed Zidouh, chirurgien et directeur de la clinique Ibn Khaldoun de Rabat, va même plus loin et souligne que si la situation liée à la progression du Covid-19 venait à se dégrader, «les 500 cliniques dont dispose le secteur privé seront mis à la disposition de l'Etat».

«J'espère qu'on n’arrivera pas à ce stade», a-t-il souhaité, tout en signalant qu'actuellement, les cliniques du Maroc tournent à vide, à raison de 10% seulement de leur capacités.

«On ne reçoit en ce moment dans les cliniques que les cas urgents nécessitant des opérations chirurgicales indispensables». `

Selon des sources contactées par Le360, même si cet apport proposé par les médecins exerçant dans le secteur privé est apprécié, les pouvoirs publics ont décidé de prendre les devants et d’anticiper toutes les situations possibles, y compris le pire scénario.

«Tous les départements ministériels dont la santé, le ministère des Affaires étrangères, l'Economie et des finances, le Commerce et l'industrie, sont mobilisés pour faire face à une éventuelle propagation du virus», explique l'une de ces sources. 

Mieux encore, soulignent ces sources, «des sites comme des complexes sportifs ou des foires d’exposition sont préparés pour être transformés en hôpitaux de campagne avec une capacité en lits avoisinant les 600, pour certains d’entre eux».

«Quelle que soit la taille de la vague, nous ne serons pas pris au dépourvu!», conclut l’une de ces sources.

Par Chakir Alaoui
Le 05/04/2020 à 16h26