Coronavirus: depuis les bancs de l'opposition, l’Istiqlal attaque le gouvernement sur sa gestion de la pandémie

Nizar Baraka, secrétaire général de l'Istiqlal.

Nizar Baraka, secrétaire général de l'Istiqlal. . DR

Le plus vieux parti du Maroc, aujourd'hui dans l'opposition, dénonce «l’improvisation» de l’Exécutif et son incapacité à gérer la pandémie et ses répercussions, malgré les moyens importants que l'Etat a alloués pour protéger les citoyens et sauver l'économie.

Le 03/09/2020 à 09h56

A un an de la prochaine échéance électorale, l’Union sacrée des différentes formations politiques autour de la gestion de la crise sanitaire est bel et bien terminée. Le Parti de l’Istiqlal (PI), l’un des principaux partis de l'opposition, tire à boulets rouges sur le gouvernement et sa gestion de la pandémie. Le Comité exécutif du parti, qui s’est réuni mardi soir, 1er septembre 2020, par visioconférence sous la présidence de Nizar Baraka, secrétaire général du PI, n’y est pas allé de main morte dans ses attaques contre le gouvernement que dirige Saâd Eddine El Othmani.

En effet, selon u communiqué sanctionnant cette réunion, le PI constate «l'incapacité constante du gouvernement à gérer la pandémie et ses répercussions, malgré les moyens importants que l'Etat a alloués pour protéger les citoyens et sauver l'économie».

Selon ce parti, l’Exécutif a fait montre «d’une grave faiblesse en matière de gouvernance, caractérisée par une centralisation excessive dans la prise de décisions avec un manque de perspective globale», faisant preuve «d’improvisation» dans la gestion de la crise sanitaire, en l'absence de planning et de vision prospective.

Le PI déplore également le traitement aléatoire et tardif des problèmes qui nécessitent une intervention immédiate, et l'absence d'approche participative avec les instances politiques et syndicales, avec les institutions élues et les composantes de la société civile.

L’Istiqlal estime que cette gestion a eu pour effet d’altérer le capital confiance gagné par les citoyennes et les citoyens au début de la pandémie.

Le Comité exécutif note par ailleurs «avec étonnement la non-exploitation par le gouvernement de la période de confinement et des possibilités offertes par le fonds spécial covid-19, auquel les Marocains ont participé dans le cadre du devoir de solidarité, pour doter les hôpitaux des équipements et mécanismes médicaux nécessaires, fournir des structures d'accueil adéquates pour les blessés, et assurer une répartition équitable des capacités sanitaires et médicales au niveau géographique».

Selon le PI, le gouvernement aurait dû profiter des capacités du secteur privé et de la production nationale dans le domaine du dépistage et des appareils respiratoires, ce qui aurait permis d’anticiper le surpeuplement des hôpitaux et ainsi éviter la «grande confusion» enregistrée dans certaines grandes villes du royaume récemment.

Par Amine El Kadiri
Le 03/09/2020 à 09h56