«Le budget excédentaire de 70 millions de dirhams a été adopté grâce à une majorité acquise, mais sans que la maire ne puisse justifier les dépenses que le Conseil de la ville prévoit d’engager», a affirmé Driss Errazi, lui-même élu du Rassemblement national des indépendants (RNI) et président du Conseil de l’arrondissement de Hassan, l’un des plus importants de la capitale.
Le360 a tenté, en vain, d’entrer en contact avec la maire de Rabat, afin de recueillir sa version des faits, ses deux téléphones étant restés éteints ce samedi 6 mai 2023.
Selon des indiscrétions internes, la session du jeudi 4 mai a failli ne pas se tenir en raison des différends qui ont éclaté au grand jour au sein même de la majorité. Driss Errazi, «le trublion» RNIste du Conseil, ne s’est pas arrêté uniquement au vote de ce budget excédentaire. Il a également évoqué tout un cumul de «difficultés» à l’origine de ce qu’il a qualifié de «gestion chaotique» de la maire de Rabat.
L’élu local a notamment cité de récentes «mesures impopulaires», comme la hausse des taxes municipales imposées aux cafés et aux restaurants de Rabat, le retour des «sabots» pour immobiliser les véhicules dans les zones de stationnement payant, la problématique des chiens errants ou encore la colère des chauffeurs de taxi.
Driss Errazi conteste par ailleurs à la maire de la capitale le titre d’«ordonnateur principal dans l’exécution des dépenses». Pour le chef de la municipalité de Hassan, «l’arrondissement a aussi son mot à dire dans ce sens, car il ordonne aussi les dépenses et en informe la présidence, alors que la reddition des comptes relève d’autres compétences».
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Ainsi, a-t-il affirmé, «la maire refuse de valider la dotation de 800.000 dirhams dédiée au carburant de l’arrondissement, alors que le Conseil de la ville se permet de rouler avec un budget annuel de 4 millions de dirhams consacré à ses propres dépenses de carburant.»
Un autre élu municipal, Omar Hayani, de la Fédération de la gauche démocratique (FGD) a, quant à lui, dénoncé l’attitude d’Asmaa Rhlalou dans sa direction des débats du jeudi 4 mai dernier. «Elle (la maire) a autorisé un individu étranger au Conseil à prendre la parole pour insulter et menacer des membres de l’opposition», a-t-il déploré, indiquant que «l’intrus» serait un faux journaliste qui administre une page Facebook des fans d’Asmaa Rhlalou, laquelle page s’attaque souvent à l’opposition et à ses membres. Omar Hayani a demandé la démission de la présidente du Conseil de la ville de Rabat.