Le 16 octobre dernier, la Commission de la réglementation et des procédures du PJD a ouvert la voie à un 3e mandat de secrétaire général à Abdelilah Benkirane, en décidant la modification de l’article 16 des statuts du parti qui limitait strictement ces mandats à deux. Le 26 novembre suivant, le secrétariat général du PJD a posé un cadenas sur ce fameux article 16 en vue d’empêcher toute intrusion dans les statuts du parti qui, estime-t-il, doivent rester verrouillés. Qui aura donc le dernier mot?
Tel est le climat très tendu dans lequel les partisans de Benkirane et ses adversaires s’échauffent actuellement avant de monter sur le ring où se jouera le 8e round des congrès du parti de la Lampe, prévu les 9 et 10 décembre. C’est ce qui fait écrire au quotidien Al Ahdath Al Maghribia, dans son édition de ce mercredi 6 décembre, que les partisans de Benkirane semblent décidés à utiliser toutes les voies possibles pour maintenir l’ancien chef du gouvernement à la tête du PJD pour quatre nouvelles années.
Ils pensent même recourir à la Commission nationale d’arbitrage du parti, voire aux tribunaux, en vue de surseoir à l’actuel congrès, en attendant de régler les problèmes juridiques nés des divergences profondes entre les deux camps du PJD. Une alternative qui pourrait tout simplement conduire au report du congrès et donc au maintien d’un statu quo où le «clan Benkirane» et le «clan des ministres» se regarderont à nouveau en chiens de faïence.
Cette hypothèse est d’autant plus probable que la Commission nationale d’arbitrage a croulé sous les «plaintes», notamment de membres du Conseil national qui disent avoir été empêchés de participer au vote à travers lequel le parlement du PJD a opposé un niet catégorique à un 3e mandat pour Benkirane. Pour les plaignants, le Conseil national, en refusant également la modification de l’article 16 des statuts du parti, a empiété sur les prérogatives du congrès, seul habilité à trancher dans ce cas d’espèce.
D’après Al Ahdath, la Commission préparatoire du prochain congrès du PJD aurait déjà décidé de zapper la séance solennelle d’ouverture, pour éviter de voir les partisans de Benkirane la transformer en foire d’empoigne. En effet, ces derniers ont menacé de bloquer les travaux du prochain congrès, tant que la problématique juridique du troisième mandat n’aura pas été clairement tranchée. Après le «blocage gouvernemental», voici venu le tour du blocage du PJD.