Conflit libyen: 6 points pour comprendre l'inestimable apport du Maroc

Le 1er novembre 2020, des combattants tirent des balles en l'air lors des funérailles du général Wanis Bukhamada, commandant de la "Saiqa", les Forces spéciales de l'Armée nationale libyenne (ANL), fidèle à Khalifa Haftar, dans la ville de Benghazi. 

Le 1er novembre 2020, des combattants tirent des balles en l'air lors des funérailles du général Wanis Bukhamada, commandant de la Saiqa, les Forces spéciales de l'Armée nationale libyenne (ANL), fidèle à Khalifa Haftar, dans la ville de Benghazi.  . Abdullah DOMA / AFP

Revue de presseKiosque360. Même s’il n’a pas assisté aux deux sommets de Berlin, le Maroc est devenu une étape incontournable pour la recherche d’une solution à la crise libyenne. La recette du Royaume réside dans sa crédibilité et dans le désir des Libyens pour qu’il soit leur interlocuteur privilégié.

Le 28/06/2021 à 21h25

Le Maroc est devenu un acteur incontournable dans la crise libyenne parce que tout simplement ce sont les libyens qui lui ont demandé d’être leur interlocuteur privilégié bien avant la signature de l’accord de Skhirat en 2015. Autant dire que ceux qui ont voulu l’exclure de Berlin 1 ont eu tort doublement car, comme l’a si bien dit le ministre Nasser Bourita, le rôle Maroc n’a pas débuté et ne se terminera pas ni avec Berlin1 où il a été exclu, ni avec Berlin 2 auquel il a refusé de participer. Et pour preuve, juste après ce dernier sommet, le président du parlement Aguila Salah et le chef du gouvernement, Abdelhamid Dbeibah se sont rendus à Rabat où ils ont rendu un vibrant hommage au rôle joué par le roi Mohammed VI pour unifier la Libye et assurer sa stabilité sur les plans politique et sécuritaire.

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte dans son édition du mardi 29 juin que Bourita a réitéré aux deux responsables libyens la position du Royaume qui cherche à rapprocher les points de vue des libyens sans s’ingérer dans leurs affaires comme le font certains. Le ministre Bourita a été on ne peut plus explicite en affirmant que «la Libye n’est pas un gâteau diplomatique pour que certains s’ingénient à se le disputer. Non on parle ici du calvaire d’un peuple qui souffre depuis des années et qui veut sortir de cette crise via des élections et non pas à travers des prises de photos dans des forums».

Ceci étant, le rôle du Maroc ne peut s’inscrire que sous l’égide de l’ONU et les efforts de la communauté internationale pour trouver une solution à cette crise. Encore faut-il préciser, poursuit Bourita, qu’aucune solution qui ne tient pas compte de la réalité libyenne et de la volonté des libyens est vouée à l’échec. «Aussi, faut-il garantir toutes les conditions de réussite des échéances électorales prévues pour le 24 décembre prochain qui permettront aux libyens de jouir de la stabilité, de la fin de la présence étrangère et du développement de leur pays», conclut le ministre Nasser Bourita.

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que c’est la crédibilité dont jouit le Royaume qui fait que les Libyens souhaitent que ce dernier joue un rôle prépondérant dans ce dossier. Un désir qui a été exprimé par le chef du gouvernement, Abdelhamid Dbeibah, lors de sa récente visite au Maroc. Durant sa visite Dbeibah n’a pas manqué de saluer les efforts de Rabat pour que son pays retrouve la stabilité et la paix. Outre les concertations avec les responsables marocains, «cette visite vise à exprimer la profonde gratitude des Libyens au roi Mohammed VI pour les efforts qu’il déploie dans le but d’unifier les institutions libyennes et d’assurer la stabilité politique et sécuritaire de ce pays», souligne Dbeibah.

Son compatriote le président du parlement, Aguila Salah, a été tout aussi élogieux envers les efforts du Maroc en affirmant qu’il : « n’est pas possible de se passer de l’implication du royaume dans ce dossier vu son poids diplomatique et le rôle d’avant-garde qu’il joue dans la Ligue arabe et au sein de la communauté internationale. D’autant qu’en s’impliquant sincèrement dans la recherche d’une solution à la crise libyenne le royaume ne cherche aucunement un quelconque retour sur investissement, politique, diplomatique ou économique, tient à préciser Aguida Salah.

Par Hassan Benadad
Le 28/06/2021 à 21h25