Réunis du 26 au 28 avril à Bouznika, les Istiqlaliens ont réélu à l’unanimité Nizar Baraka à la tête du parti à l’occasion de son 18e congrès. Pour autant, ce rendez-vous, maintes fois reporté, n’a pas permis l’élection attendue du comité exécutif de la formation, son bureau politique.
En raison de désaccords profonds entre les principaux leaders de l’Istiqlal, miné depuis son entrée au gouvernement en 2021 par des tensions entre les différents courants, l’élection des membres du comité exécutif, sur la base d’une liste commune, a été reportée à une date ultérieure.
Officiellement, Nizar Baraka, réélu au terme de ce congrès, a déclaré que «la session du conseil national reste ouverte afin de procéder aux consultations nécessaires entre les parties en vue de préparer la liste», justifiant ainsi le report sine die de l’élection.
Dans son édition du 1er mai, le quotidien Al Akhbar souligne une autre version. Citant des sources informées, le journal affirme que Nizar Baraka a brandi son véto contre l’intégration de trois noms dans la liste du comité exécutif de l’Istiqlal à soumettre au vote du Conseil national.
D’après les sources du journal, le secrétaire général de l’Istiqlal s’est opposé à l’intégration de ces trois leaders dans le comité exécutif de la formation pour leur implication dans des procédures judiciaires. Nizar Baraka voudrait ainsi que tous les membres de son bureau politique à élire ne soient pas dans le collimateur de la justice.
D’après les sources du journal, Nizar Baraka aurait laissé entendre que les trois noms concernés par son véto, sont Abdellatif Abdouh, Noureddine Modiane et Mohamed Saoud. Les trois leaders istiqlaliens ont en commun des poursuites ou des condamnations judiciaires.
Le premier, Abdellatif Abdouh, l’ancien président de l’arrondissement Ménara Guéliz, a été condamné en appel en 2020 à cinq ans de prison ferme pour son implication dans le célèbre procès du Casino Essadi. Le second, Noureddine Modiane, désormais ex-président du groupe parlementaire du parti à la Chambre des représentants, fait face à une plainte judiciaire déposée par Rafiaa El Mansouri, vice-présidente de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima.
Le dernier de la liste, Mohamed Saoud, fait également l’objet d’un véto de Nizar Baraka pour ses déboires avec des Marocains résidant à l’étranger.