La visite impromptue au Maroc de Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies au Sahara, suscite l'intérêt de la presse de ce mardi 15 octobre qui aborde cet événement sous l'angle de la mobilisation à laquelle le roi Mohammed VI a appelé en faveur de la première cause nationale, vendredi dernier, à l'ouverture du Parlement. Al Ahdath Al Maghribiya se méfie de Christopher Ross qui le qualifie de "renard" dans son éditorial.
Selon le journal, Ross est arrivé au Maroc dans un contexte marqué par l'élaboration d'un rapport européen sur la question des droits de l'homme au Sahara ainsi que la diffusion d'un document critique du département d'Etat américain relatif au même sujet. Et de rappeller le discours royal à l'ouverture du Parlement dans lequel le souverain a parlé de "phase difficile" et a appelé à la "mise en place d'un plan d'action intégré et efficient afin de poursuivre la défense de notre intégrité territoriale".
Place à l'offensive
"Depuis toujours, nous jouons à la défensive après avoir vidé nos positions offensives en criant, presque tous, victoire une fois que notre projet d'autonomie a été proposé", déplore Al Ahdath. "Surprise... le match, a-t-il observé, n'est pas encore terminé, puisque nous venons d'aborder des prolongations avec des joueurs épuisés", en référence à notre diplomatie. "Nous sommes appelés à concrétiser une nouvelle mobilisation interne et à mettre fin à notre excès de confiance. Il faut considérer le Sahara et la démocratie comme deux nécessités prioritaires (...) afin de ne pas perdre le combat aux points après avoir estimé que nous l'avions gagné par ko", poursuit le quotidien.
Bayane Al Yaoum titre : "Ross au Maroc pour une proposition de solution médiane". "Les contacts avec les autorités marocaines entrent dans le cadre d'une tournée dans la région pour présenter une nouvelle feuille de route et une proposition de solution qui, selon des sources, porterait sur un projet de confédération sous la souveraineté marocaine". De son côté, Libération évoque pour sa part cette visite en se contentant de dire que Ross a eu des entretiens à Rabat.Salaheddine Mezouar doit s'armer d'une diplomatie agissante. Le nouveau ministre des Affaires étrangères, qui vient de s'installer dans l'immeuble en verre, a de gros dossiers à gérer dont celui de notre première cause, le Sahara. Il n'a qu'un seul choix devant lui pas deux : faire tourner la machine diplomatique marocaine à plein régime. Il est invité à prendre des conseils auprès des diplomates chevronnés et à impliquer davantage les parlementaires, les ONG et la communauté des affaires. Sans oublier les médias d'ici et d'ailleurs. Les adversaires du Maroc, en particulier nos voisins algériens, ont une stratégie qui souvent nous joue des tours. Il faut être offensif pour obliger les autres à se défendre. Ross doit nous donner raison et non pas se contenter de nous écouter.