La flambée des prix des produits alimentaires et de consommation a provoqué une passe d’armes entre le parti du progrès et du socialisme (PPS) et le Rassemblement national des indépendants (RNI). Le premier a agi via une lettre ouverte adressée au Chef du gouvernement alors que le second a réagi immédiatement en pointant du doigt l’action du Livre «qui n’aurait pas respecté les voies constitutionnelles pour interpeller le chef du gouvernement». «Les normes démocratiques» n’auraient pas été respectées, affirme la réponse de la Colombe.
L’interpellation du Chef de gouvernement devrait «se faire dans le cadre des canaux constitutionnels», souligne la réponse du RNI, qui renvoie à l’article 100 de la constitution qui dispose qu’«une séance par semaine est réservée dans chaque Chambre par priorité aux questions des membres de celle-ci et aux réponses du gouvernement. Le gouvernement doit donner sa réponse dans les vingt jours suivant la date à laquelle il a été saisi de la question. Les réponses aux questions de politique générale sont données par le Chef du Gouvernement. Une séance par mois est réservée à ces questions et les réponses y afférentes sont présentées devant la Chambre concernée dans les trente jours suivant la date de leur transmission au Chef du gouvernement».
Après cette question de forme constitutionnelle, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du mardi 4 avril, la réponse du RNI s’est attelée à la tâche de décortiquer le fond de la lettre ouverte du PPS, qui a relevé «avec une grande inquiétude la légèreté qui caractérise la gestion, indifférente et irresponsable» de l’exécutif au sujet « de la flambée exorbitante et insupportable des prix des produits alimentaires et de consommation».
Sur le fond, le RNI accuse le PPS d’avoir recouru à cette formule à des fins électorales et polémiques en s’interrogeant sur les promesses électorales du parti et non sur les engagements pris dans le cadre du programme gouvernemental et approuvés par les trois partis de la coalition gouvernementale. Et c’est d’ailleurs, le même «programme qui a permis au gouvernement d’obtenir la confiance du Parlement», a rappelé le communiqué du bureau politique du RNI.
Dans le même sillage, le RNI a rappelé au PPS que certains secteurs, notamment l’Eau, l’Emploi, l’Habitat et la politique de la ville, en plus de la Santé, étaient gérés par des ministres du parti du Livre. Le bilan, fait remarquer la même source, «a été sanctionné par les électeurs qui n’ont pas donné au parti l’occasion de rempiler pour gérer la chose publique».
Après ce rappel, le communiqué du RNI accuse également les camarades de Mohammed Nabil Benabdellah d’exporter leur crise organisationnelle et leur déception électorale, en surfant sur des vagues électorales, loin des règles constitutionnelles et des normes politiques.