Les propos critiques du secrétaire général de l’UGTM, Enaam Mayara, sur la gestion de la hausse des prix par le gouvernement ont fortement embarrassé les composantes de la majorité qui ne s’attendaient pas à une telle volte-face de l’un des leurs. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du jeudi 23 mars, que la coalition gouvernementale ne s’attendait pas aux attaques du président de la Chambre des conseillers «dans un contexte mondial et national aussi difficile. Un contexte marqué par la hausse vertigineuse des prix de tous les produits de consommation, la domination des spéculateurs et les protestations de l’opposition et des citoyens».
Il faut avouer que l’Istiqlalien Mayara n’y est pas allé avec le dos de la cuillère en martelant que «les ministres contrôlent les prix dans la télévision et laissent les spéculateurs sévir sur le terrain, menaçant ainsi la paix sociale. Autant dire que le silence assourdissant du gouvernement pourrait avoir de graves conséquences. Nous avons permis à l’Exécutif de disposer d’une majorité confortable pour qu’il puisse travailler, mais la patience à des limites».
Des sources indiquent que les leaders de la majorité ont eu des échanges sur les déclarations virulentes de Mayara qu’il a tenues lors d’un meeting organisé par son syndicat à El Kelaâ des Sraghna. D’autant plus que ce n’est pas la première fois que l’Istiqlal a secoué la majorité après que certains de ses dirigeants ont également adressé des critiques au gouvernement.
Le quotidien Assabah souligne qu’avant la sortie tonitruante de Mayara, le président du groupe istiqlalien à la Chambre des représentants, Noureddine Mediane, avait émis des critiques virulentes sur de grandes questions politiques lors de la séance consacrée aux réponses du Chef du gouvernement. Son collègue Abderrahim Bouaida n’a pas fait dans la dentelle en raillant les ministres dans sa chaine sur les réseaux sociaux.
Les leaders de la majorité ont été irrités par les propos de Mayara qui lui ont rappelé que «les membres du groupe de son syndicat (UGTM) à la Chambre des conseillers qui ont voté pour lui n’ont pas dépassé 6 avant qu’ils ne passent à 7. C’est la majorité qui a contribué à ce qu’il devienne président de la Chambre des conseillers au cours des négociations pour la formation du gouvernement d’Akhannouch». Un député du PPS n’a pas raté l’occasion pour tancer la majorité en affirmant que Enaam Mayara n’a fait que confirmer ce que disait l’opposition sur l’impopularité du gouvernement.