L’heure est au réchauffement des relations entre le Maroc et l’Arabie saoudite. Et comme entre les deux royaumes, chaque geste est empreint de signes forts, c’est en décidant de nommer l’édition 2020 de la Coupe arabe des clubs champions du nom du Roi Mohammed VI que l’Arabie saoudite a marqué sa volonté de se rapprocher du Maroc.
L’annonce en a été faite hier, mardi 16 avril, par Turki Al-Sheikh, président de l'Union arabe de football, sur son compte Twitter. Dans le même ordre d’idées, c’est, en toute logique, à Rabat que se jouera la finale de cette compétition. «En tant que président de l’Union arabe de football, je suis honoré que la deuxième édition de la Coupe arabe porte un nom cher à tous les Arabes, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, qui nous a honorés par son acceptation... 2020, la finale à Rabat», annonce ainsi Al-Sheikh, une photo de lui en compagnie du souverain à l’appui.
Une page se tourne désormais: celle de l’appui manifeste, et qui a fait toute la différence, de l’Arabie saoudite à la candidature du trio USA-Canada-Mexique à l’organisation de la Coupe du monde 2026. Au détriment du Maroc.
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Ces dernières semaines, de nombreux signes à destination du grand public avaient laissé transparaître ce rapprochement aujourd’hui acté. Le 9 avril dernier, en effet, Mohamed Ben Salmane Ben Abdelaziz, prince héritier d’Arabie saoudite, a reçu à Riyad, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita, qui lui a remis un message du roi Mohammed VI. Un message royal qui portait sur la coopération entre les deux royaumes et les dernières évolutions sur la scène régionale.
De nombreux observateurs y avaient vu une réponse favorable de l’Arabie saoudite au message du même Bourita, exprimé le 28 mars dernier lors d’un point de presse tenu avec son homologue jordanien, à l'issue d’un entretien en tête à tête entre le roi Mohammed VI et le roi Abdallah II de Jordanie.«Du point de vue du Royaume du Maroc, les relations avec les pays du Golfe, notamment l'Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis, ont toujours été des relations historiques profondes. Le Maroc a toujours tenu à les préserver et les renforcer», avait-il alors précisé. Mais «la coordination devrait se faire dans les deux sens. Elle ne doit pas être à la carte», avait poursuivi le ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération internationale.
Autre signe de réchauffement des relations entre les deux pays, l’entrée en fonction, le 1er mars dernier, du nouvel ambassadeur d'Arabie saoudite, Abdellah Ben Saad Al Ghariri, nommé dernièrement par le roi Salmane Bin Abdelaziz Al-Saoud.
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Voilà qui met fin à des mois de coup de froid entre les deux royaumes. On s’en souvient, en février dernier, et même si aucune annonce officielle n’avait été alors faite, le Maroc avait convoqué son ambassadeur accrédité à Riyad. Ce rappel était la conséquence d’une longue période de mésententes, jalonnée par nombre de positions. Le sport était au cœur de celles-ci.
Alors que le Maroc comptait ses alliés pour défendre sa candidature à l'organisation de la Coupe du monde 2026, l'Arabie saoudite a décidé de plaider la cause de "United 2026" avec une ferveur et un dévouement qui avaient dépassé l’engagement des candidats victorieux.
Le 16 décembre 2018, la fédération saoudienne de football annonçait le tirage au sort des quarts de finale de la Coupe arabe des clubs champions, et avait affiché, à cette occasion, une carte du Maroc -représenté à cette compétition par le Raja de Casablanca- amputé de son Sahara! La même fédération avait fini par se rétracter en retirant cette carte.
Aujourd’hui, tout porte à croire qu’il ne s’agit là que d’un triste épisode dans une relation forte et bien établie. «Les relations entre le Maroc et l’Arabie saoudite sont historiques et solides. Et entre les pays, il est normal que des divergences ou des différends éclatent de temps en temps. Je suis sûr qu’il ne s’agit pas plus que d’une crise passagère et que les relations entre nos deux pays retrouveront leur cours normal», nous expliquait l’ambassadeur du royaume à Riyad, Mustapha Mansouri. Tout est bien qui finit bien, donc.