Le Conseil de la ville de Casablanca poursuit doucement mais sûrement l’élargissement des attributions des sociétés de développement local (SDL), ce qui n’est pas sans susciter la polémique, d’aucuns considérant ces décisions comme un moyen de réduire les marges de manœuvre des élus sur certains dossiers stratégiques. Al Massae, dans son édition du mercredi 20 février, qualifie ainsi ces SDL de «nouvelles caisses noires» de la ville.
Il faut dire que plus aucune session du Conseil de la ville ne passe sans que le très discret maire de Casablanca, Abdelaziz El Omari, et les autres membres de son bureau ne tentent -avec succès!- d'élargir le champ d’action de ces sociétés. Et ce n’est pas la session programmée pour ce jeudi qui va déroger à la règle, comme l’explique Al Massae. En effet, le maire et son bureau proposeront à nouveau aux élus le vote de points à l’ordre du jour s’inscrivant dans cette ligne de conduite. Cette fois-ci, ce sont Casa Transport, Casa Aménagement et Casa Patrimoine qui seront concernées. Cette dernière fait en effet l’objet d’un point lié à sa mise sur pied par le Conseil de la ville pour la réalisation de projets liés à la préservation du patrimoine culturel de la métropole.
Pour sa consœur Casa Transport, le bureau de la mairie souhaite faire adopter un accord entre le Conseil de la ville et la SDL pour permettre à cette dernière d’ouvrir des agences commerciales sur du foncier public, ainsi qu’un autre lui confiant la mission de gestion de la signalisation routière.
Pour ce qui est de Casa Aménagement, la session de ce jeudi devrait acter un accord l’autorisant à construire un complexe socio-sportif intégré dans la commune de Maarif.
Comme le fait remarquer le journal, certains défenseurs des SDL évoquent comme justification la volonté de la mairie d’éviter que certains projets ne trainent à cause de conflits politiques entre les élus, comme ce fut le cas par le passé à Casablanca. D’autres, en revanche, et ils sont nombreux, croient que cette tendance à élargir les prérogatives des SDL impacte sensiblement la démocratie locale et met les élus à l’écart de projets sur lesquels ils peuvent être questionnés par les citoyens.