La société Casa-Baia (environnement) a échoué pour la cinquième fois dans sa tentative de trouver preneur pour le marché public relatif à l’exploitation de la décharge contrôlée dans la commune de Majjatia.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 16 décembre, que depuis l’achèvement des travaux de cette nouvelle décharge, il y a 18 mois, ses équipements sont exposés à plusieurs facteurs de dégradation. Selon certains élus et des observateurs, l’accumulation de ces multiples offres d’appel infructueuses est due à un cahier des charges extrêmement contraignant. A tel point que plusieurs sociétés nationales et étrangères ont renoncé à souscrire à ce marché jugé d’emblée peu rentable, voire déficitaire. D’autant plus que les négociateurs étaient confrontés à l’intransigeance incompréhensible des responsables de ce marché dès que les discussions se sont acheminées vers un accord.
En effet, la commune urbaine s’obstine à poser des conditions coercitives dans le cahier des charges en matière de problèmes structurels que connaît la décharge publique. Face à cette inflexibilité, certains élus n’ont pas hésité à considérer ce marché comme un cadeau empoisonné que les responsables de la ville cherchent à fourguer à l’adjudicataire. Laquelle société devra, en effet, procéder à l’enfouissement des déchets ménagers, à fournir des moteurs pour pomper les déchets liquides et les déverser dans les réservoirs dédiés. Encore faut-il préciser que la durée globale de l’exploitation de la décharge contrôlée ne dépasse pas trois ans, de surcroit assortie d’un contrat et d’un budget renouvelables chaque année.
Le quotidien Assabah rapporte que le cahier des charges exige que les candidats recrutent un nombre suffisant de gardiens et de fonctionnaires ainsi que de respecter le salaire minimum légal (SMIG) en vigueur. Tous ces personnels devront été dotés de tenues de travail qui les protègeront du soleil, du vent, de la chaleur ainsi que de vêtements fluorescents pour les gardiens de nuit. Le cahier de charges exige, en outre, que la société respecte l’environnement et protège l’air, le sol et les eaux de surface et souterraines.
Certains élus ont considéré ce cahier des charges comme un obstacle face à l’exploitation de la nouvelle décharge. Du coup, ajoutent-ils, il va proroger la vie de l’ancienne décharge qui, l’année dernière, a grevé le budget Casa-environnement de 113 millions de dirhams. Les conseillers communaux s’étonnent qu’une somme aussi considérable soit dépensée pour une décharge publique qui est entièrement saturée depuis déjà dix ans.