Après de longues luttes intestines ponctuées par la suprématie du groupe 88 et son contrôle des centres de décision à Rabouni, le comité préparatoire a décidé d’organiser le 16 ème congrès du Polisario dans le camp de «Dakhla». Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du lundi 3 octobre, que le chef du Polisario était déterminé à l’organiser dans une caserne ou dans ce qu’il appelle les «bases arrières».
Des sources proches de Brahim Ghali indiquent que ses intentions étaient de contrôler les résultats du congrès en confiant la direction des séances à des militaires. L’objectif étant d’évincer le groupe des 88 des postes d’influence et de couper les canaux de communication avec les appareils sécuritaires algériens.
Mais Ghali a échoué dans cette entreprise puisque le comité exécutif, dont les deux tiers des membres sont sous la mainmise du dirigeant Amar Mansour, a choisi «l’École 9 juin» pour abriter ce congrès. Un choix qui a suscité des débats houleux avant que le chef du Polisario n’intervienne pour retirer la proposition de l’école précitée. Finalement, il a choisi le camp de «Dakhla» qui se trouve à 167 kilomètres de Rabouni et se situe entre le neuvième contingent des gardes-frontières algérien et la cinquième brigade d’infanterie. Ce camp dispose d’un aéroport militaire que le Polisario avait utilisé pour accueillir en 2007 les milices libanais de Hizobollah.
En parallèle à l’organisation de ce congrès, l’attention de la communauté internationale commence à se focaliser, de plus en plus, sur la situation de non-droit et le chaos prévalant dans les camps de Tindouf. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia a mis en exergue, dans son édition du lundi 3 octobre, les différentes voix qui s’élèvent contre la situation précaire et alarmante qui prévaut dans les camps. C’est ainsi que la présidente de la commission des Affaires étrangères au parlement péruvien a vivement critiqué la décision de son pays de reconnaitre la prétendue «RASD» en soulignant que « qu’elle n’est pas un pays». Et d’ajouter que «ce sont juste des nomades installés dans 40 tentes sur le territoire algérien».
Relayant les multiples soulèvements des opposants à intérieur des camps, plusieurs ONG internationales ont dénoncé la précarité et la répression des séparatistes tout en pointant du doigt le véritable responsable de cette tragédie (ndlr, l’Algérie). Le dernier cri d’alarme a été lancé par le président de la Fondation «France-Maroc paix et développement durable», Hubert Seillan, qui se trouvait la semaine dernière à Laâyoune pour présenter son ouvrage «Le Sahara Marocain: l'espace et le temps». L’écrivain et juriste français a indiqué que «les camps de Tindouf sont devenus un bastion de la criminalité après que l’Algérie les ait complètement abandonnés dans des conditions sordides en matière des droits de l’Homme ». Il impute l’entière responsabilisé à l’Algérie qui persiste à prolonger le calvaire de la population de Tindouf.