Le pire qu'on craignait entre le Chef de gouvernement et les partis de l'opposions est arrivé ce mardi 28 avril, quand la séance mensuelle consacrée aux questions générales s'est transformée en véritable souk: échanges diffamatoires, voire d'insultes entre le chef de l'Exécutif et l'opposition. Ce grave incident, que jamais la Chambre des représentants n'a connu jusque-là, a été déclenché lorsque Abdelillah Benkirane a accusé l'opposition de proférer un langage "d'idiots et de voyous".
Unie, l'opposition a réagi fortement en scandant à l'adresse de Benkirane: "Retire tes propos ou dégage!" La scène a duré plus de dix minutes. Le Chef de gouvernement, qui s'exprimait dans un brouhaha indescriptible, a refusé de retirer ses accusations.
Face à cette anarchie, le président de la Chambre des représentants a levé la séance qui était consacrée à des questions sur l'endettement. L'étincelle, qui a mis le feu aux poudres, est une phrase adressée par Benkirane à l'opposition en ces termes: "Votre discours est contradictoire au sujet de décisions prises par le gouvernement et qui se sont révélées positives, notamment en ce qui concerne la hausse du gasoil et de l'eau. Il faut que vous expliquiez au peuple votre contradiction au lieu de proférer des propos idiots et voyous".Après plus d'une demi-heure de suspension de l'audience, le chef de gouvernement a finalement quitté le Parlement.