A Beni Mellal, l’autorité locale a tiré la sonnette d’alarme. La wali de la région, tout en attirant l’attention sur le déficit hydrique, a relevé que l’exploitation excessive et irresponsable de l’eau pourrait finir par priver les habitants de cette denrée vitale. Intervenant, jeudi, dans le cadre de la réunion de la Commission provinciale de l'eau, le wali de la région Béni Mellal-Khénifra, Khatib El Hebil, a mis l’accent sur l’impératif d’en rationaliser l’utilisation de l’eau, en plus de mobiliser de nouvelles ressources hydriques, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du week-end des 23 et 24 juillet.
Le responsable local, poursuit le quotidien, a déploré une situation pour le moins catastrophique en raison de l’utilisation excessive des ressources en eau au niveau de la province. Il a appelé, en conséquence, les services concernés par la gestion des ressources en eau à mutualiser les efforts en vue de s’attaquer aux problèmes relatifs à la déperdition de l’eau potable.
Il a expliqué que la retenue des principaux barrages de la région ne cesse de baisser en raison de la raréfaction des pluies. En effet, le niveau de remplissage du barrage Al Massira est réduit à 4,92%, le taux de remplissage du barrage Bin El Ouidane est actuellement à 12,21% alors que celui du barrage Ahmed El Hanssali ne dépasse pas 6,87%. Le wali, ajoute le quotidien, n’a pas manqué d'appeler les différents intervenants à envisager des solutions rationnelles, tout comme le renforcement et la sécurisation de l’approvisionnement en eau potable.
Le responsable local a également souligné l’impératif de renforcer et diversifier les ressources d’approvisionnement en eau potable en particulier dans les zones rurales et montagneuses, avant de s'attarder sur l’ambitieux projet relatif à la programmation de la réalisation de 61 petits barrages, répartis sur l’ensemble de la région.
En parallèle, la hausse de la demande appelle à une intensification des actions de sensibilisation des citoyens et des agriculteurs quant à l'importance du passage à l’irrigation localisée. Cela n’est évidemment pas suffisant, relève le quotidien citant ce haut responsable de l’autorité locale. C’est pour cela que l’autorité locale a pris des mesures pour empêcher la détérioration de cette situation. Entre autres mesures entreprises, l'interdiction d’arroser les espaces verts ou de laver les espaces publics avec de l'eau traitée, l’interdiction de l’approvisionnement illégal en eau à partir des puits, des sources d'eau et de l’eau des canaux d'irrigation.
De même, il a été instauré l’obligation de ne remplir les piscines publiques et privées qu’une seule fois par an, en plus d’interdire l'utilisation de l'eau pour le lavage des véhicules et des machines. En parallèle, les différents départements concernés sont désormais appelés à accélérer la mise en œuvre du Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation. Il a d’ailleurs été décidé, à l’issue de cette réunion, de créer un comité de suivi et de contrôle de l'activation des mesures immédiates visant à rationaliser l'utilisation des ressources en eau et assurer l'approvisionnement de la population en eau potable.