C’est un véritable plaidoyer que vient de lancer Bayt al hikma: les discours des chioukhs takfiristes devraient être pénalisés, la liberté de conscience devrait être explicitement incluse dans la Constitution, certains articles du Code pénal devraient être revus, le Code de la famille devrait être révisé et la loi relative à la nationalité devrait être réformée.
C’est la matrice principale du mémorandum rendu public, jeudi à Casablanca, par les responsables de Bayt al hikma afin de garantir la liberté de conscience des individus et des collectivités, rapporte le quotidien Akhbar Al Youm dans son édition de ce week-end des 20 et 21 février.
Le mémorandum insiste par ailleurs sur la nécessité de revoir le système éducatif, notamment en matière d’éducation religieuse.
«Nous avons toujours demandé le changement des manuels concernant le programme de l’éducation islamique et le roi nous a enfin répondu», a déclaré Abdelmoutalib Oumeir, secrétaire général de Bayt al hikma. Et de souligner que la chose religieuse ne devrait pas être abordée uniquement par les théologiens, les défenseurs de la modernité, eux aussi, sont appelés à assumer leur responsabilité.
«Dans ce mémorandum, nous avons eu recours à des versets coraniques pour renforcer le discours de la liberté de conscience», a-t-il martelé, en mettant l’accent sur la nécessité de faire face à ceux qui diabolisent les défenseurs de la liberté de conscience.
Le plaidoyer des défenseurs de la liberté de conscience «ne sera pas facile», ont affirmé d’autres intervenants et intellectuels, ayant pris part à la conférence consacrée à la présentation de ce mémorandum. Mais les responsables de Bayt al hikma semblent décidés à défendre «la cause» et à mener le combat jusqu’au bout.