Les zones rurales isolées et les quartiers urbains précaires sont des cibles électorales récurrentes pour la plupart des partis politiques. Ces derniers y promettent monts et merveilles à chaque élection, mais une fois le scrutin passé, ils abandonnent ces populations à leur sort. Confrontées à la marginalisation, l’exclusion, l’isolement et la pauvreté, ces zones peuvent alors devenir des foyers de violence, rapporte l’éditorialiste d’Al Akhbar dans son édition du week-end (27 et 28 septembre).
Ces localités deviennent des points de concentration de maux sociaux, notamment une criminalité accrue, un taux de chômage élevé, une déscolarisation massive et un profond malaise social. Ce dernier est exacerbé au sein de la jeunesse en raison de l’inégalité d’accès à l’éducation, aux soins de santé et à l’emploi. Les récentes manifestations, qui dénonçaient des carences infrastructurelles majeures, ont mis en évidence un dysfonctionnement profond dans la concrétisation des promesses électorales et une défaillance des conseils élus. Il est manifeste que l’instrumentalisation politique des difficultés des villages a favorisé l’apparition de foyers de tension, relançant des exigences fondamentales concernant l’eau, l’électricité, les infrastructures routières, l’éducation et le travail.
Cette problématique cruciale, récurrente dans les discours du roi Mohammed VI, alerte sur l’impérieuse nécessité de résorber les disparités sociales et de mettre en œuvre une véritable justice territoriale dans les projets de développement. Les interventions de plusieurs ministères, notamment celui de l’Intérieur, pour secourir des conseils communaux en situation de quasi-faillite, sont venues confirmer l’ampleur de l’incapacité de ces instances à doter les territoires des infrastructures nécessaires. Ces échecs multiplient les problèmes, au point que certains élus ont commencé à «exporter» la responsabilité des tensions sociales vers les services centraux.
Ils se retranchent derrière une solidarité de façade avec les mouvements de protestation, plutôt que de rechercher activement des solutions et d’interagir avec les doléances citoyennes, écrit l’éditorialiste d’Al Akhbar. En définitive, il est impératif que les partis politiques assument pleinement leurs engagements, mettant un terme à l’exploitation des détresses des zones marginalisées. L’heure est à la présentation de programmes réalistes, élaborés à partir d’une étude sérieuse des difficultés du terrain. Ces programmes doivent apporter des réponses claires aux attentes des électeurs, accompagner les mutations en cours et intégrer le principe de reddition des comptes en fin de mandat, seuls garants de la paix sociale face aux conséquences désastreuses des promesses illusoires.








