C’est reparti pour un nouveau duel entre le PJD et l'Istiqlal saison 2014. La discorde entre les deux vieux alliés n’est pas près de s’arrêter, encore moins après les insinuations du chef du gouvernement, mardi dernier, devant la Chambre des représentants, et qui ont piqué au vif les députés de l’Istiqlal. Ce jeudi 2 janvier 2014, la presse revient une fois de plus sur ce nouveau "clash" entre le chef de l’Exécutif et l’opposition. Assabah estime ainsi que, "si l'Istiqlal a signé son retour dans le camp de l'opposition en rejetant la loi de finances lors du vote au sein de la deuxième Chambre, l'ancien allié du PJD au gouvernement a tenté de profiter de cette deuxième séance mensuelle pour provoquer et intimider Benkirane en brandissant la carte du chantier social pour lequel rien ou presque n'a vraiment été réalisé".
"Benkirane représente le niveau zéro d'un homme d'Etat", clame le porte-parole de l'Istiqlal sur les colonnes d'Assabah. Pis, pour le parti de la balance, le chef de l'Exécutif est en train de se retourner contre cette démocratie qui l'a élu, en adoptant un discours populiste. A contrario, "l'opposition lui reproche d'être incapable de répondre aux questions fondamentales et d'apporter des réponses claires aux débats de société, autant de raisons de l'échec de son gouvernement dans ces deux moutures", ajoute Assabah.
Un pavé dans la mare
Mardi 31 décembre, Benkirane a tenu des propos "irresponsables dignes des années de plomb", soutient Al Massae en citant le communiqué publié par l'Istiqlal, le jour même, en réponse aux accusations de Benkirane. Un communiqué au ton "sévère", souligne le quotidien, qui rappelle au passage que le parti a demandé l'ouverture d'une enquête qui mettrait fin aux accusations du chef du gouvernement. Des accusations auxquelles la principale concernée répond à la Une de Annass. Interpellée par le quotidien arabophone, Yasmina Baddou met les points sur les "i" en ce qui concerne "le pétard mouillé" qu'a tenté de faire exploser Benkirane sous la Coupole. "Je n'ai pas deux appartements, mais un seul", affirme-t-elle sur les colonnes du journal avant de préciser qu'il ne s'agit "absolument pas d'un appartement de luxe". De plus, l'achat de ce bien date d'il y a une quinzaine d'années, précise Baddou, membre du comité exécutif du parti de la balance. Autrement dit, l'ancienne ministre de la Santé n'était pas encore présente sur la scène politique lorsqu'elle avait acheté son appartement à Paris, ce que semble lui reprocher Benkirane.
Les accusations lancées par le chef du gouvernement sous la Coupole ont provoqué l'ire de son ancien allié qui compte bien tirer cette affaire au clair. Pour sa dernière sortie de l'année, le chef de gouvernement a voulu brouiller les cartes et couper court à un tout autre débat dont il ne maîtrisait pas les arguments, à savoir le dialogue social car, rappelons-le, c'est bien de cela qu'il s'agissait ce jour-là au Parlement.