Après sa défaite législative suite à l’adoption du projet de loi modifiant la loi organique relative à la Chambre des représentants, marquée notamment par la réforme du quotient électoral à laquelle il s’opposait, le parti de la Justice et du développement (PJD) met des bâtons dans les roues pour le projet de loi sur l’usage légal du cannabis, indique Al Ahdath Al Maghribia dans sa livraison du 9 mars.
Le secrétariat général de la formation de la Lampe avait indiqué, dans un communiqué, que le "parti avait poursuivi l’étude des éléments liés au projet de loi sur l’usage légal du chanvre indien à des fins médicales et industrielles" et qu’il était "nécessaire d’étudier les effets de ce projet et d’ouvrir un débat général" mais, aussi, "d’élargir les consultations institutionnelles" dans ce sens.
Sans présenter aucun argument pour expliquer le désaccord du parti avec le texte proposé par le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, la formation dirigée par le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, avait également décidé de poursuivre l’étude de ce sujet durant ses prochaines réunions.
Pour rappel, l’examen du projet de loi sur l’usage légal du cannabis a été entamé, en Conseil de gouvernement, le 25 février 2021. Son adoption a été en revanche reportée pour la deuxième semaine consécutive. Le projet sera sur la table du conseil de gouvernement pour la troisième fois ce 11 mars.
Quelques jours après sa programmation en Conseil de gouvernement, l’ancien secrétaire général du PJD et ex-chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, avait menacé de quitter le PJD si les parlementaires du parti de la Lampe votaient en faveur de ce projet de loi. Une opposition couplée à une menace qui, selon le quotidien, aurait freiné l’adoption de ce texte en Conseil de gouvernement.
Les observateurs consultés par le quotidien voient en ce blocage une riposte du PJD suite à l’adoption, contre son gré, du projet de loi modifiant la loi organique relative à la Chambre des représentants, notamment la méthode de calcul du quotient électoral. Le texte prévoit un calcul sur la base des nombres d’inscrits sur les listes électorales, alors que le PJD défendait bec et ongles le statu-quo, à savoir un calcul sur la base des voix valides.