Audio. Sahara. Zone tampon. Affrontement armé sur fond de trafic de drogue: des dirigeants du Polisario sur la sellette

Brahim Ghali, chef du polisario, et Mohamed Lamine Bouhali, ex-chef de la soi-disant "armée sahraouie" et néanmoins gros bonnet du trafic de drogue. 

Brahim Ghali, chef du polisario, et Mohamed Lamine Bouhali, ex-chef de la soi-disant armée sahraouie et néanmoins gros bonnet du trafic de drogue.  . DR

Alors que la tension n’est pas retombée entre les deux fractions de la tribu Rguibat, Souaad et Labouihat, après leur affrontement mercredi 18 septembre à M’hiriz, des voix s’élèvent à Tindouf pour dénoncer la compromission de hauts dirigeants du polisario dans le trafic de drogue. Décryptage.

Le 24/09/2019 à 12h28

Face à l’affrontement inter-tribal sanglant qui a éclaté mercredi 18 septembre courant dans la zone extra-muros du Sahara marocain, précisément à M’hiriz, la direction du polisario, relayée à hue et à dia par ses ouailles médiatiques, n’a pas trouvé mieux à présenter que cette inénarrable théorie, au demeurant fumeuse, du «complot» prétendument ourdi par le «Makhzen»!

Ni les témoignages recueillis auprès des belligérants, en l’occurence les deux fractions Souaad et Labouihat, issues de la même tribu Rguibat, ni les images prises sur le théâtre de l’affrontement armé qui les a opposées le mercredi 18 septembre à «Bir Tighissit», et qui s’est poursuivi à M’hiriz, n’auront suffi au front de la «honte» pour se faire une raison et reconnaître ce pourtant très dangereux précédent survenu dans une région censée être démilitarisée, en vertu de l’accord de cessez-le-feu entrée en vigueur le 6 septembre 1991.

Or, ne voilà-t-il pas que des voix s’élèvent au coeur même des camps de Tindouf pour dénoncer ce déni de la réalité, voire la compromission de hauts dirigeants séparatistes dans le trafic de drogue.

Dans cet enregistrement audio envoyé à le360 par une source confidentielle, un sahraoui originaire des camps de Lahmada cite nommément trois gros calibre de la direction du front séparatiste en pointant du doigt leur compromission avérée dans le trafic de drogue.

- Au premier plan, figure le chef de la sécurité militaire du front polisario, Brahim Mahmoud Biyadillah alias «Grigaou» (frère de Mohamed Cheïkh Biadillah, ex-président de la Chambre des conseillers).

- Vient ensuite l’ex-chef de la soi-disant «armée populaire de libération sahraouie» (APLS), Mohamed Lamine Bouhali, fondateur du site de propagande séparatiste dénommé «Futuro sahara».

- En dernier lieu, Bachir Mustapha Sayed, soi-disant «ministre des Territoires occupés et des Communautés sahraouies à l’étranger».

Ce trio d’enfer est (déjà) cité dans plusieurs affaires liées au trafic de cocaïne, convoyée depuis l’Amérique Latine à travers l’Atlantique, jusqu’aux côtes mauritaniennes, voire maliennes. Pour s’en apercevoir, il n’est qu’à rappeler la tristement célèbre affaire «Aircocaïne» quand les autorités maliennes avaient découvert, en 2009, un avion calciné dans le désert malien, avant d’interpeller deux suspects, dont l’un était un sahraoui des camps contrôlés par le polisario à Tindouf. Les deux complices faisaient partie d’une filière qui avait fait atterrir un petit avion chargé de cocaïne pour une valeur de plus de 300 millions d’euros!

Et ce n’est pas tout! Les trois dirigeants séparatistes sus-indiqués sont également connus pour leur parrainage du très juteux trafic d’armes dans la zone sahélo-saharienne, au profit des différents groupes jihadistes qui essaiment cette région à très haut risque, affiliés aussi bien à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qu’à «l’État islamique» du pseudo-calife Abou Bakr Al-Baghdadi.

Est-ce un hasard si le chef du groupe pro-Daech, «l’État islamique dans le Grand Sahara», le dénommé Adnan Abou Walid al-Sahraoui, était d’abord un membre de ladite «armée populaire de libération sahraouie», avant de se convertir à l’activité terroriste? 

Récapitulons: affrontements inter-tribaux sanglants, compromission de dirigeants séparatistes dans les trafics de tous genres (drogue, armes, voitures volées, etc)... tout cela et bien d'autre se déroule dans la zone extra-muros du Sahara marocain, au nez et à la barbe des casques bleus de la Minusro qui ne s'est toujours pas manifestée pour réagir à ces développements extrêmement dangereux.

Qu'attend-on alors pour porter l'affaire devant l'ONU, précisément le Conseil de sécurité? Il y va de la stabilité d'une région sur laquelle pèse déjà le péril terroriste et que le polisario, avec la complicité du régime vert-kaki algérien, risque de transformer en poudrière susceptible d'exploser à tout moment. 

Par M'Hamed Hamrouch
Le 24/09/2019 à 12h28