Le Proche Orient semble condamné à une violence sans fin, qui va recrudescente. En cette matinée de mardi 18 novembre, c’est une synagogue qui a été prise d’assaut, à Jérusalem Ouest, par deux Palestiniens qui y ont pénétré armés l’un d’une hache, l’autre d’un pistolet. Le Hamas a qualifié cette attaque de «réponse au meurtre du martyr Youssef Ramouni», un chauffeur retrouvé assassiné dans son bus, ce lundi.Les deux Palestiniens, originaires de Jérusalem Est, ont tué quatre personnes et en ont blessé six autres avant d’être abattus par la police israélienne. Si le Hamas a applaudi, ce mardi matin, cet attentat, il ne fait nul doute que cette attaque ne fera qu’envenimer la situation en justifiant une nouvelle «expédition punitive» de l’Etat hébreu qui ne manquera pas de répondre à la réponse. Un cycle sans fin dont les civils font impitoyablement les frais. Benjamin Netanyahu a en effet menacé de «répondre sévèrement» à cet acte qualifié par John Kerry d’acte de «pure terreur» tandis que le président François Hollande condamnait un «odieux attentat». L’Union européenne a pour sa part appelé à un retour au calme, usant des mêmes termes pour dénoncer la carnage dont a été le théâtre un lieu saint: «Il s’agit d’un acte de terreur contre des fidèles lors de leur prière du matin, et c'est condamnable à tous points de vue», a ainsi déclaré Federica Mogherini, chef de la diplomatie européenne, dans un communiqué où elle «appelle tous les dirigeants de la région à travailler ensemble et à faire tout leur possible pour immédiatement apaiser la situation et empêcher une nouvelle escalade.»Benjamin Netanyahu a aussi bien accusé le Hamas que Mahmoud Abbas d’être coupables de l’attentat de ce matin. Or, le président de l’autorité palestinienne a bien condamné, ce matin, «le meurtre de fidèles priant dans une synagogue», précisant que «le meurtre de civils, de quelque bord qu'ils soient», est inadmissable.
Par Bouthaina Azami
Le 18/11/2014 à 18h09