Appel à la création d’une commission d'enquête parlementaire sur les expulsions de familles marocaines d’Algérie en 1975

Brahim Moussaaid /le360

La Chambre des représentants s’apprête à créer une commission parlementaire chargée d’enquêter sur la tragédie des 45.000 familles marocaines expulsées en 1975 par le régime militaire d’Alger.

Le 19/03/2022 à 19h06

«Tous les groupes parlementaires des diverses tendances, majorité et opposition, ont convenu de déclencher, à l’initiative du Collectif international de soutien aux familles d’origine marocaine expulsées d’Algérie en 1975 (CIMEA75), le mécanisme de création de cette commission d’enquête», a affirmé Abderrazak Hanouchi, membre du Comité exécutif de cette ONG.

L’Organisation marocaine des droits de l’Homme (OMDH, gauche) est aussi signataire de cette requête aux côtés du CIMEA75.

En représailles à la marche Verte organisée en 1975 par le Maroc pour récupérer son sahara colonisé par l’Espagne, le régime militaire d’Alger avait commis l’une des plus graves tragédies de l’histoire en expulsant manu militari et de manière arbitraire quelque 45.000 familles d’Algérie. Ces expulsions massives avaient eu lieu le jour de l’Aïd El Adha, la fête du sacrifice, alors que le monde musulman célébrait l’une de ses plus importantes cérémonies.

«Nous voulons créer cette commission parlementaire, a expliqué Abderrazak Hanouchi, afin de contribuer à documenter ce drame et accéder à tous les faits renforcés par les témoignages des victimes et leurs ayants-droits, appuyés de preuves et de documents, et incitant les autorités algériennes à reconnaître officiellement leur responsabilité dans ce drame humain».

Il s’agit aussi de «garantir aux victimes les droits à la réparation du préjudice moral et matériel qu’ils ont subi (et subissent encore) du fait des violations massives de leurs droits fondamentaux», a-t-il martelé.

La création de ce type de commission d’enquête est prévue par la constitution et le règlement intérieur de la Chambre des représentants.

Pour obtenir la création de cette commission d’enquête, il faut l’aval d’un tiers (132 voix) des députés sur l’ensemble des 395 sièges que compte l’instance législative. «Nous espérons que cette commission d’enquête puisse voir le jour lors de la prochaine session parlementaire du printemps», a-t-il conclu.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Brahim Moussaaid
Le 19/03/2022 à 19h06