Avec la généralisation de l’AMO, l’effectif global des assurés de la CNSS est passé à plus de 23 millions de personnes, contre une peu moins de 8 millions auparavant. Lorsque le gouvernement avait pris ses fonctions, le nombre de non-salariés affiliés à l’AMO ne dépassait guère 8.000 personnes, annonçait non sans fierté le chef du gouvernement, mardi, devant la Chambre des conseillers.
En présentant un bilan d’étape détaillé de la mise en œuvre de ce chantier royal, Aziz Akhannouch a néanmoins tenu à préciser que le pari n'est pas totalement gagné, rapporte le magazine La Vie éco dans son édition actuellement en kiosque. Certes, lance le chef de l’Exécutif, on peut être fier qu’aujourd’hui, la totalité des autoentrepreneurs ait fait le pas, que chez les guides touristiques, 87% aient adhéré à l’AMO et que pour les commerçants assujettis à la CPU, cette proportion soit de l’ordre de 77%. Cependant, il reste des catégories sociales qui ne se sont pas encore décidé. Les en convaincre est déjà un premier défi.
D’un autre côté, si le switch des ramédistes est passé sans problème depuis le 1er décembre, ces derniers n’ont pas encore tous entrepris les démarches nécessaires pour compléter cette procédure. Les inciter à le faire est un autre défi. Cela d’autant que toutes les dispositions nécessaires ont été mises en place à cet effet. Naturellement, assure le chef du gouvernement, il sera encore question d’assainir la liste des anciens ramédistes nouveaux adhérents de l’AMO-Tadamon.
Sur ce point, Aziz Akhannouch invite ceux qui se sont indûment glissés parmi cette population à régulariser leur situation. À défaut, le système se chargera, lui-même, de débusquer les fraudeurs. En fait, c'est une question technique qui sera résolue d’elle-même. L’important aujourd’hui, et c’est un autre défi pour les autorités concernées, c’est d’inciter les gens à cotiser pour le régime. L’AMO, explique le chef du gouvernement, est un régime solidaire, un édifice dont la pérennité et la solidité dépendent des cotisations de tout le monde, chacun à hauteur de ses revenus. Pour ceux qui n’en ont pas les moyens, l’État cotisera à leur place. Il ne faut donc pas attendre de tomber malade pour adhérer au régime.
Si la mise en place du régime est aujourd’hui une réussite, tout le reste doit suivre. A commencer par l’enclenchement effectif de la réforme du système de santé. Pour ce faire, le cadre législatif est en train de se mettre en place. Les infrastructures et les équipements nécessaires et surtout les ressources humaines vont suivre progressivement, assure le chef du gouvernement qui précise que pour la première fois dans l’histoire du Maroc, une enveloppe budgétaire supplémentaire de 8 milliards de dirhams, étalée sur deux ans, a été débloquée pour le ministère de la Santé.