«J’ai grandi dans un milieu d’engagement, de principes, d’action et de fidélité à la patrie… Mon père Ahmed Oulhaj est connu et reconnu de tous pour avoir été une grande figure de la Résistance.» Par cette révélation, Aziz Akhannouch, président du Rassemblement national des indépendants (RNI), rappelle à ceux qui ne le connaissent pas qu’«il n’est pas tombé de la dernière pluie». Ainsi, il affirme qu’il a une légitimité historique et politique. En parallèle, le message laisse entendre que sa réussite dans le monde des affaires n’est qu’une modernisation de la gestion d’un héritage bâti par les sacrifices de son père.
Dans une interview accordée au quotidien Al Ahdath dans son édition du week-end des 10 et 11 mars, le président du RNI a révélé l’ethos d’un homme politique aguerri, tenant un discours rationnel, sans promesses exagérées, sans démagogie non plus et sans dénigrer ses adversaires politiques, appelant ainsi les choses par leur nom. De même, l’homme a fait preuve d’une sagesse politique et d’une éthique dans l’exercice de la politique, déclarant par exemple qu’il ne réagira aux attaques de l’ancien chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, aussi virulentes soient-elles, que s’il dépasse des lignes rouges qu’il n’a pas explicitées.
L’objectif est de mener des actions politiques de manière ordonnée vers le bien commun de la société et le service de l’intérêt général. C’est sa mission principale, a-t-il tenu à souligner à plusieurs reprises. C’est dans ce sens d’ailleurs, a-t-il expliqué, que son parti a mis au point son programme intitulé «La voie de la confiance» qui est «une contribution du RNI au débat qui doit avoir lieu sur le nouveau modèle de développement». S’agissant de ses relations avec le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, le président du RNI a été on ne peut plus clair. «Il n’y a aucun problème, comme il n’y a pas de gouvernement bicéphale», a-t-il tranché, affirmant qu’il y a une parfaite entente avec le chef du gouvernement, écartant l’hypothèse d’élections législatives anticipées.
Lire aussi : Législatives 2021. Santé, éducation, chômage...Akhannouch présente sa feuille de route
Cependant, l’homme ne cache pas ses ambitions politiques de gagner les élections en 2021. En ce qui concerne la position du RNI au sein de la majorité gouvernementale et du blocage qui l’avait précédé, le président du parti de la Colombe a fait savoir qu’il avait tendu la main en toute honnêteté politique à Benkirane pour former une majorité confortable. Seulement, ce dernier avait mal interprété les choses. D’ailleurs, a-t-il précisé, le même esprit de collaboration et le même soutien sont de mises aujourd’hui au sein de la coalition gouvernementale, dirigée par Saâd-Eddine El Othmani avec qui il s’entend très bien.
A ceux qui le qualifient de «Superman politique qui veut faire de la politique avec l’esprit de l’homme d’affaires», l’ancien président de la région de Souss-Massa-Drâa (dans l’ancienne configuration des régions), a déclaré qu’«il n’est pas Superman, mais un président de parti». «Les gens doivent comprendre qu’il y a une concurrence au sein de notre champ politique et que nous devrions nous y positionner. C’est là notre mission», a-t-il dit. Cette mission, a-t-il précisé, lui a été confiée par ceux qui l’ont élu à la tête du parti. «Il ne faut pas oublier que le RNI a quarante ans d’existence. Notre formation politique est plus ancienne que certaines qui arrivent premières aujourd’hui», a-t-il martelé, rappelant que le RNI a «ses hommes, son histoire et son expertise». Autant dire que le président du RNI est décidé à aller de l’avant avec un programme prometteur, une stratégie claire et des objectifs bien définis pour gagner les élections législatives de 2021. «Nos véritables ennemis sont le chômage, la pauvreté et la vulnérabilité». L’homme est pragmatique, il ne cache pas ses ambitions d’arriver en tête lors du prochain scrutin législatif pour conduire le gouvernement. «Rien ne me découragera et je resterai debout jusqu’au bout», a-t-il résumé.