Cet exercice militaire de forte intensité s’est déroulé dans plusieurs régions du Maroc, notamment à Mahbès, une des villes des provinces du Sud, en présence notamment de 20 observateurs internationaux. La 19ème édition d’African Lion s’est terminée le vendredi 16 juin à Tan Tan, où des unités des Forces armées royales et des forces américaines ont effectué des grandes manœuvres militaires aériennes.
Grâce à cette édition, «les Forces armées royales (FAR) ont permis à leurs unités de renforcer leur capacité d’action en matière notamment de planification, d’interopérabilité et de commandement», a estimé l’expert en géopolitique Cherkaoui Roudani dans un entretien avec Le360. Ces manœuvres, auxquelles ont participé diverses unités des FAR et celles des armées américaines (terre, mer, air), ont été une «réussite», a-t-il indiqué.
Cherkaoui Roudani a rappelé que sous la conduite du roi Mohammed VI, chef suprême et chef d’état-major général des FAR, l’armée marocaine, qualifiée de «forte et professionnelle» par des expertises étrangères, œuvre pour une «planification consolidée basée sur le renseignement et l’action». Les FAR, a-t-il ajouté, participent régulièrement à des exercices militaires à l’étranger, tels qu’«Obangame Express, Flintlock, Atlas Handshake, Maroc Mantlet et Unified Accord».
Les exercices d’African Lion 2023 ont inclus aussi des entraînements sur «le nucléaire, la lutte contre les armes biologiques et chimiques, sachant la montée fulgurante des attaques terroristes en Afrique». Il s’agissait aussi, selon Cherkaoui Roudani, de «mettre en place des perceptions opérationnelles et tactiques entre les alliés pour assoir, primo, une stabilité régionale et, secondo, essayer de renforcer les mécanismes d’interopérabilité interarmées à travers l’application d’approches pour renforcer le commandement, le contrôle et le renseignement».
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Le politologue a cité l’exemple des manœuvres maritimes qui viennent d’avoir lieu à Agadir entre les armées marocaine et américaine, dans le cadre de cette édition d’African Lion 2023. Les deux armées ont, pour rappel, déployé de gros moyens pour des exercices à munitions réelles impliquant la frégate Tarik Ibn Ziyad et le destroyer USS Arleigh Burke qui fait partie de la 6ème flotte américaine positionnée en Méditerranée.
Vendredi à Tan Tan, à la clôture de cette édition, des manœuvres aériennes se sont déroulées en présence notamment du général de division Mohammed Berrid, inspecteur général des FAR et commandant de la zone Sud, et du général d’armée Michael Langley, commandant du Commandement américain pour l’Afrique (AFRICOM).
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Les unités militaires des deux pays ont effectué des manœuvres avec des avions F16 et des bombardiers B1B avant que des opérations terrestres ne soient organisées avec des tirs d’artillerie contre des champs de mines au moyen de chars Abrams.
Dans une déclaration à la presse, le général Michael Langley a exprimé sa gratitude au Maroc, «pays hôte et partenaire de longue date», et à la Force opérationnelle de l’Europe du Sud des Forces armées américaines en Afrique «pour avoir organisé cet événement et cette démonstration de professionnalisme».
«Depuis notre indépendance, le Maroc est un partenaire de choix pour les États-Unis», a-t-il affirmé, ajoutant que pour lutter contre les organisations extrémistes violentes dans la région, «nous devons professionnaliser nos forces» et «renforcer les capacités institutionnelles». Et de conclure: «Nous devons être en mesure d’institutionnaliser ces forces afin qu’elles puissent faire face au spectre des conflits et combattre les organisations extrémistes violentes.»