Au cours de cette rencontre commémorative organisée, jeudi 31 mars 2022 à Casablanca, par l’Association marocaine des droits des victimes (AMDV) en hommage à la défunte Asmaa Hallaoui, une des victimes de Taoufik Bouachrine, la présidente de l’AMDV, Aïcha Guelaâ, a révélé que «les victimes de Bouachrine vont porter plainte contre l’ex-bâtonnier de Rabat, Mohamed Ziane, en raison de ses propos injurieux tenus à l’encontre de feue Asmaa Hallaoui, constituant en cela une grave exaction en matière des droits de l’homme».
L’avocate au barreau de Casablanca a par ailleurs ajouté dans sa déclaration pour Le360, que «Ziane et ses proches ont tenté de tirer avantage des dossiers des victimes pour en faire une affaire politique, mais en vain, car sans aucun fondement solide».
De son côté, Sara Almarss, une des victimes de l’ancien directeur de publication du journal Akhbar Al Yaoum, a affirmé que «Asmaa Hallaoui, qui a rendu l’âme le 3 janvier dernier, avait été insultée et diffamée de son vivant et même après sa mort». Elle a indiqué qu’elle va à son tour saisir la justice contre l'avocat Mohamed Ziane pour injure et diffamation à son encontre et à celle des autres victimes.
Lire aussi : Affaire Taoufik Bouachrine: les victimes se constituent en association
Pour rappel, Taoufik Bouachrine, celui par qui le scandale est arrivé, a été condamné une première fois à 12 ans de prison et à une amende de 200.000 dirhams. Toutefois, ses avocats et ceux des plaignantes ont immédiatement interjeté appel. Le verdict de la chambre criminelle de la cour d’appel de Casablanca a donc été de rallonger la peine de prison à 15 ans, en plus de quelque 3 millions de dirhams au profit des plaignantes, et de 300.000 dirhams d’amende.
L'accusé a en effet été poursuivi pour traite d’êtres humains, par l’exploitation d’une situation de vulnérabilité ou de besoin et le recours à l’abus d’autorité, de fonction ou de pouvoir à des fins d’exploitation sexuelle, ou le recours à d’autres formes de contrainte, commis à l’encontre de deux personnes en réunion, attentat à la pudeur avec violence et viol et tentative de viol dont les peines sont prévues dans les articles 448-1, 448-2, 448-3, 485, 486 et 114 du Code pénal.
Le mis en cause a été également jugé pour les délits de harcèlement sexuel, recrutement d’individus en vue de la prostitution dont une femme enceinte, l’usage de moyens qui permettent de photographier, de filmer ou d'enregistrer ces actes dont les peines sont prévues dans les articles 498,499 et 503-1 du même code, lesquels actes auraient été commis sur 8 victimes qui ont été filmées à l’aide de séquences vidéo, d’environ 50 films enregistrés sur CD et support numérique.