On en sait un peu plus sur Laurent Richard, le fondateur de Forbidden Stories, et qui a fait du Maroc une obsession qu’il a matérialisée par les pseudos révélations sur l’affaire Pegasus. Dans son édition du lundi 26 juillet, Al Ahdath Al Maghribia dresse le portrait de celui qui est passé de producteur peu connu à la télévision à un spécialiste du ciblage médiatique dont le Maroc a été la dernière victime.
Comme le rapporte la publication, Laurent Richard est un journaliste et producteur français qui a réalisé par le passé quelques reportages documentaires. Il avait été rédacteur en chef à l’agence de production Premières lignes télévision. Son histoire avec le Maroc n’est pas récente, puisqu’il avait révisé en 2016 une production de Jean-Louis Pérez -journaliste que le Maroc avait d’ailleurs expulsé. Ce dernier avait collaboré à l’époque avec le prince Moulay Hicham, Aboubakr Jamai, Ahmed Réda Benchemssi, Fouad Abdelmoumni, Najib Akesbi, Karim Tazi et les anciens militaires Mustapha Adib et Abderrahim Elmernissi dans ce document diffusé sur France 3 (Ndlr : certains de ces protagonistes avaient eux-mêmes dénoncé le reportage après sa diffusion).
Pour ce qui est de Forbidden Stories, Al AhdathAl Maghribia rappelle que l’organisation est formée de plusieurs journalistes et rédacteurs dont certains avaient été virés de leurs postes ou ont été recrutés depuis l’agence Premières lignes. Elle s’appuie sur le réseau Reporters sans frontières qui la soutient financièrement et logistiquement. Mais de tous les appuis, souligne le quotidien, les plus importants viennent de sources comme l’Open society Fundation, fondée par le milliardaire américano-hongrois Georges Sorros. Cette fondation est connue pour avoir financé des projets visant à déstabiliser des pays arabes.
Parmi les soutiens financiers de Forbidden Stories, on trouve également Luminate Building Stronger Societies, appartenant au milliardaire américano-iranien Pierre Omidyar, une fondation hollandaise de soutien de la radiodiffusion ou encore le Fonds Investigative journalism for Europe. C’est dire l’ampleur des soutiens financiers qu’attire aujourd’hui Forbidden Stories et qui peuvent donner des idées à ces fondateurs pour ne pas les perdre.
Al Ahdath Al Maghribia explique que Laurent Richard, et après avoir goûté à ces financements colossaux, s’est transformé ces dernières années de journaliste d’investigation à un spécialiste de la collecte de fonds. Tout récemment, il a conclu un accord avec le groupe français QSF selon les termes duquel Forbidden Stories a obtenu 3 millions de dollars, soit l’équivalent de 3 fois son budget.
Tous ces financements seraient certainement passés inaperçus, si les donateurs ne les octroyaient pas en réalité pour orienter la ligne éditoriale "des investigations" que l’organisme de Laurent Richard est sensé mener. À cet effet, Al Ahdath Al Maghribia fait remarquer que Forbidden Stories évite à tout prix d’enquêter sur des affaires françaises internes. En lieu et place, elle a choisi de braquer son fusil sur le Maroc, et ce n’est pas vraiment nouveau pour son fondateur.
À l’époque où Omar Radi avait été libéré suite à l’affaire judiciaire qui l’avait opposé à un photographe, les déclarations de Laurent Richard laissaient entendre qu’il aurait bien aimé que le journaliste marocain soit condamné pour qu’il puisse de nouveau braquer son arme médiatique sur le royaume. Et après la diffusion des «fausses révélations» dans l’affaire Pegasus, il est revenu à la charge, en déclarant que l’affaire ne manquera pas d’impacter le Maroc en interne, puis dans la relation du royaume avec la France. Finalement, malgré tout le retentissement médiatique qu’auront tenté d’en faire ses initiateurs, l’affaire Pegasus s’est révélée être un tissu de mensonges qui a surtout mis à nu les véritables motivations de ceux qui l’ont déclenchée.