En l’espace d’une semaine, Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice, a été contraint de s’exprimer à deux reprises dans les médias pour répondre à la controverse entourant la cession d’un bien immobilier à son épouse.
Affirmant agir dans une parfaite légalité, il a rejeté avec fermeté les appels à sa démission, rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce lundi 28 juillet.
Lors d’une intervention sur Med Radio, vendredi 25 juillet, le ministre a balayé les accusations portées contre lui en visant particulièrement Abdelilah Benkirane, secrétaire général du PJD, qui l’a sommé de quitter ses fonctions. «Benkirane n’est plus responsable mentalement. Il est devenu un fardeau pour son parti. Je ne présenterai pas ma démission, car je suis dans mon droit», a-t-il asséné, avant d’ajouter, ironique: «Je respecte le PJD en tant que parti, mais Benkirane souffre d’une certaine sécheresse intellectuelle et politique».
Cette sortie fait suite aux révélations des prétendues «fuites des hackers du groupe Jabaroot», concernant un luxueux bien immobilier à Rabat, évalué à 11 millions de dirhams, mais déclaré à seulement un million.
Le ministre a tenu à apporter des précisions: cette propriété, acquise en 2020 via un crédit bancaire –intégralement remboursé sur quatre ans–, a été offerte en donation à son épouse avant sa nomination au gouvernement. Il a catégoriquement nié toute manipulation financière ou évasion fiscale, insistant sur le fait que «ceux qui ont publié ces documents n’ont pas exposé l’intégralité du dossier».
Selon ses explications, cette donation s’inscrit dans le cadre du «Kadd wa saaya» (travail et labeur domestique), en reconnaissance des efforts de son épouse, «qui ne perçoit aucun revenu, ni pension». «Je n’ai pas gagné un seul dirham dans cette opération, où il n’y a eu ni vente ni contrepartie financière», a-t-il souligné.
Quant à la sous-évaluation du bien, il a argué qu’il s’agissait d’une «évaluation symbolique» pour un don familial, et non d’une transaction commerciale, relaie Al Ahdath Al Maghribia. «J’ai le droit d’estimer un don comme je l’entends. Si jamais il s’avère que j’ai réalisé des bénéfices sans m’acquitter de l’impôt, je suis prêt à en répondre», a-t-il déclaré.
Enfin, le ministre a réitéré sa volonté de déclarer l’ensemble de ses biens aux autorités compétentes et de se soumettre à un éventuel contrôle fiscal, affirmant agir en toute transparence et «la conscience tranquille».








