Affaire de la bonne "séquestrée" à Jeddah: qui veut nuire aux relations maroco-saoudiennes?

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Dans une vidéo postée sur Youtube il y a une semaine, une bonne marocaine établie en Arabie saoudite alléguait être «séquestrée» par son employeuse. La vérité sur un «badbuzz» destiné plus à desservir les relations entre Rabat et Ryad qu’à servir l’intéressée elle-même.

Le 04/12/2015 à 14h33

La vidéo mise en ligne dernièrement d’une bonne marocaine prétendument «séquestrée» par son employeuse en Arabie Saoudite a eu l’effet viral escompté. Elle a affolé l’audimètre des sites digitaux et autres réseaux sociaux, qui devraient d’ailleurs se frotter les mains, notamment le propriétaire d’un site saoudien à peine créé et qu’on se passe de nommer pour l’évidente raison de ne pas lui faire de promotion.

Du point de vue de l’audience, avouons que l’objectif a été atteint encore que, par cette belle époque "pubeuse", il est hélas devenu permis de faire commerce avec la détresse d’autrui. Vu sous cet angle éthique, l’on ne peut que regretter que la misère des uns et des autres soit devenue un «fonds de commerce».

Mais passons! Car la soif d’audience n’est visiblement pas le seul objectif voulu de cette vidéo qui s’est propagée comme un feu de paille. L’affaire a pris des proportions inquiétantes à partir du moment où elle a été «politisée». Parlons clair, parlons vrai : à qui profite cette affaire plus spécialement? Sûrement pas aux relations historiques entre deux pays alliés, le Maroc et l’Arabie Saoudite. Il apparaît à l’évidence que les promoteurs de cette vraie-fausse affaire voulaient écorner l’image de l’Arabie Saoudite et mettre les autorités marocaines dans l’embarras.

Que nous dit finalement la «bonne» présumée «séquestrée» en Arabie Saoudite ? Remarquons que l’intéressée avoue de son propre chef que le contrat de travail qui la liait à son employeuse était un «faux», autrement dit «falsifié». Pourquoi a-t-elle attendu longtemps pour faire cette révélation? Ne s’en est-elle pas rendue compte au moment où elle allait signer ledit contrat? Qui l’a alors alertée sur cette «faille» commise à son insu? Pourquoi ne s’est-elle pas rendue au premier commissariat de police pour le dénoncer?

Autant de zones d’ombre planent sur cette affaire et qui restent à élucider. D’autant plus que les «conflits de travail, indique à Le360 une source qui a souhaité ne pas être citée, sont régis par des normes juridiques claires» en Arabie Saoudite, stipulant qu’en cas du moindre litige, il est requis à la partie plaignante d’en référer à la police qui convoque la personne objet de la plainte. A défaut de quoi, la partie plaignante est confiée à un centre d’accueil en perspective de son refoulement vers son pays d’origine.

Mais cela n'a pas été fait par l'intéressée, qui n'a pas emprunté le circuit juridique d'usage pour faire valoir ses droits. Autant que ses concitoyens nombreux d'ailleurs à vivre en Arabie saoudite mais dont la majorité affirment en parfaite symbiose avec leurs frères saoudiens.

«Pas moins de 49.726 ressortissants marocains vivent légalement en Arabie saoudite, dont la majorité estt parfaitement intégrée dans la société saoudienne et travaille normalement», expliquent les sources du Le360, révélant qu’un groupe de travail a été mobilisé par la commission mixte maroco-saoudienne pour élaborer un cadre juridique fixant les droits et les obligations des travailleurs marocains établis en Arabie saoudite. 

Par Ziad Alami
Le 04/12/2015 à 14h33