La « Commission nationale pour la libération des détenus politiques restants dans l’affaire Belliraj » vient de se fendre d’un communiqué pour le moins tendancieux. Dans ce communiqué, dont copie est parvenue à Le360, ladite commission se félicite de l’arrêté rendu le 17 avril 2015 par la Chambre du conseil de Bruxelles (première instance), l’interprétant comme un « non-lieu » prononcé en faveur d’Abdelkader Belliraj, le «blanchissant» de toutes les accusations pour lesquelles il avait été jugé au Maroc en 2008.
Le caractère biaisé et sournois de la formule utilisée dans le communiqué, en l’occurrence ce présumé « non-lieu », laisse entendre que la justice belge a «innocenté » le coupable de toutes les accusations portées contre lui au Maroc. Ce qui appelle quelques remarques nécessaires. Pour commencer, notons à toutes fins utiles, que la juridiction belge n’a pas à statuer sur les faits de terrorisme dont Belliraj s’est bel et bien rendu coupable (introduction d’armes et projets d’attentats au Maroc …) et pour lesquels il a été jugé au Maroc. La «jurisprudence» n’a pas lieu d’être dans cette affaire, sachant bien que le principe de droit interdit clairement la double incrimination (non bis idem).
Autre précision, et elle n’est pas des moindres : la juridiction bruxelloise n’a eu à traiter que du volet concernant le territoire belge (assassinats commis en Belgique en 1988 et 1989, imputés à Belliraj, avec d’autres complices dénoncés par ce dernier). A ce sujet, faut-il rappeler que la famille de l’une des victimes, en l’occurrence le docteur Joseph Wybran, qui présidait de son vivant le «Comité de coordination des organisations juives de Belgique », s’était constituée partie civile et avait déposé un recours auprès de la justice belge.
Mais passons, car de quoi se mêle-t-on finalement? L’affaire est du strict ressort de la justice belge et, après tout, elle est belgo-belge. Il n’en demeure pas moins que certains veulent délibérément cultiver l’amalgame et faire dans le mélange des genres, au mépris de toute logique. Parlons clair, parlons vrai! Des "preux chevaliers" des Droits de l’Homme et une frange de la presse belge veulent instrumentaliser ce présumé « non-lieu » à cette fin bassement politicienne : jeter le discrédit sur la justice et les services marocains accusés d’avoir « extorqué les aveux de Belliraj sous la torture », alors que ce terroriste a de lui-même reconnu les faits qui lui sont reprochés, y compris les assassinats commis sur le territoire belge. Les droits-de-l’hommiste ont-ils perdu le nord au point d’en venir à défendre des terroristes et des criminels?