Al Ahdath Al Maghribia, dans son édition de ce vendredi 5 juin, consacre une demi page à cette rocambolesque histoire, dans un article titré: "Benkirane a été confronté à la colère du roi durant sa visite en France", visite que le chef du gouvernement avait effectuée à l'occasion de la réunion de la commission mixte de coopération maroco-française.
Al Ahdath Al Maghribia nous apprend, en outre, qu’Abdelaziz Aftati a été invité à se présenter, ce vendredi, devant la commission de discipline du PJD, suite à la décision du secrétariat général du parti de la Lampe de geler son adhésion.
Le déplacement inapproprié d'Aftati dans une zone militaire a créé un malaise au sein du PJD et place l'action gouvernementale dans une situation difficile, souligne le journal qui se demande si "cette affaire ne va pas nuire aux relations du PJD avec le palais" et si le front interne du PJD lui-même "ne risque pas de se fissurer", lors que le parti islamiste "s'est toujours vanté de l’unité et la solidité de ses rangs".
D’après le quotidien, le député islamiste, "sous l'effet de la pression exercée par le citoyen", a agi précipitamment en se déplaçant près de la frontière algérienne pour "s'enquérir, en compagnie de deux autres militant du PJD, de la gravité de la contrebande, notamment du trafic du carburant algérien".
Toujours selon Al Ahdath, l'audace d'Aftati, qui faisait valoir son statut de député, lui a permis de franchir un total de 14 barrages de contrôle militaire avant d'être refoulé. Le fait d’être accompagné par un officier de la gendarmerie lui a de même facilité la traversée de cette zone militaire. Ledit officier a, d’ailleurs, été démis de ses fonctions.
"Deux communications, l'une du roi et l'autre du chef du gouvernement, qui se trouvait alors en France, ont engendré le gel des activités d'Aftati au sein du PJD", croit savoir le quotidien socialiste.
A son retour, Abdelilah Benkirane a convoqué d'urgence une réunion du bureau politique du PJD avec un ordre du jour précis, selon Al Ahdat: "Maintenir l'adhésion d'Aftati ou hypothéquer les relations du parti avec le Palais".
Ce vendredi, conclut le journal "la tâche de la commission de discipline ne sera pas aisée", sachant qu'Abdelilah Benkirane "ne s'immiscera ni dans ses délibérations ni dans ses décisions".