Le texte a recueilli 124 voix pour, émanant des députés de la majorité (RNI, PAM et Parti de l’Istiqlal) et ceux de l’Union constitutionnelle (UC) et du Mouvement démocratique et social (MDS), et 41 voix contre, correspondant au vote des élus des partis de l’opposition que sont le Mouvement populaire (MP), l’Union socialiste des forces populaires (USFP), le Parti du progrès et du socialisme (PPS) et du Parti de la justice et du développement (PJD). Aucune abstention n’a été enregistrée au terme de ce vote.
Tout au long de l’examen du projet de loi, la majorité et l’opposition ont déposé des dizaines d’amendements, dont une partie a été rejetée par Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des compétences.
Lire aussi : Droit de grève: les nouvelles dispositions du projet de loi expliquées par Younes Sekkouri
Le ministre s’est montré flexible lors des débats, en soulignant que ce nouveau texte, qui remplace le précédent projet de loi datant de 2016, supprime les sanctions privatives de liberté dans le cadre des grèves. Ce projet de loi organique est destiné à «défendre les intérêts des travailleurs et à préserver les droits des employeurs», a-t-il déclaré, avant d’ajouter: «C’est la fin de la grève politique, c’est-à-dire la fin de cette disposition qui empêchait, pour des considérations politiques, le recours à la grève.»
Prochaine étape: la Chambre des conseillers
Le ministre a indiqué avoir accepté des dizaines d’amendements proposés aussi bien par l’opposition que par la majorité. «C’est également une manière de montrer que nous sommes à l’écoute de notre société, et c’est le devoir du gouvernement de le faire», a-t-il ajouté, saluant «l’esprit dans lequel le vote s’est déroulé (en commission), avec la présence en nombre des députés, des chefs de groupes parlementaires et des représentants de tous les partis siégeant au Parlement». Younes Sekkouri a par ailleurs précisé que des articles fondamentaux de la loi ont été adoptés à l’unanimité.
Le projet de loi organique sur le droit de grève sera soumis dès la semaine prochaine à la Chambre des conseillers pour une deuxième lecture. Au sein de cette dernière, les débats s’annoncent houleux, puisqu’elle abrite des représentants du patronat (CGEM) ainsi que ceux des grandes centrales syndicales.