L'ambassadeur d'Alger à Bruxelles semble développer une sévère diarrhée verbale. A défaut de pouvoir représenter dignement les intérêts de son pays auprès de l'Union européenne, qui est le propre de la mission qui devrait être la sienne depuis 2013, il préfère fourrer son nez dans une question qui ne devrait concerner que le Maroc et l'Union européenne, en l'occurence la renégociation de l'accord agricole. Une renégociation qui, n'en déplaise aux oligarques ossifiés d'Alger, a été approuvée ce 29 mai par le Conseil des ministres de l'UE. L'enragement dont fait preuve aujourd'hui l'ambassadeur d'Alger à Bruxelles, le très bavard Amar Belani, trouve son explication dans cette disposition européenne à renégocier avec le Maroc, sur une formule qui garantirait l'application de l'accord agricole à tout le territoire national, y compris et surtout au Sahara. Une formule idoine qui tiendrait compte, comme le stipule l'arrêt rendu le 21 décembre 2016 par la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), du "consentement" des habitants des provinces sahariennes.
Lire aussi : Sahara: pourquoi l’arrêt de la Cour européenne n’est pas contraignant pour le Maroc
Mais ce n'est pas de cet oeil que semble le voir le diplomate aux binocles. "Il est important de souligner que l'accord obtenu par la Commission européenne ne porte pas sur des amendements précis, mais sur un mandat de négociation, lequel devrait respecter certains paramètres rappelés notamment dans un communiqué publié le 29 mai par le gouvernement suédois, tels que la conformité de l'accord additionnel avec le droit international", croit savoir le diplomate algérien, qui se convertit à ses heures perdues (et il en compte beaucoup) en scribouillard qui signe tantôt en son nom, tantôt avec un pseudonyme. "Il ne s'agit donc pas d'un chèque en blanc donné aux négociateurs de la Commission européenne, dont l'action devra satisfaire aux exigences de transparence. La position des Etats membres sur l’accord final dépendra, en outre, de la conformité de son contenu avec les attentes et principes promus par ces pays", a-t-il encore aboyé.
Un aboiement qui dénote la peur développée par les oligarques d'Alger quant à une issue à la crise occasionnée par un ancien verdict problématique du Tribunal européen, annulé en appel par la CJUE dont la décision a battu en brèche l'allégation selon laquelle le Polisario serait "le représentant exlusif" des Sahraouis. En effet, cette décision a dénié à ce dernier "la qualité d'agir" au nom des Sahraouis, exigeant en revanche un "consentement" préalable de la population sahraouie pour la commercialisation en Europe des produits agricoles en provenance des provinces du sud marocain.
S’il fallait mettre de l’eau au moulin du SG de l’ONU et du Conseil de sécurité qui pointent de plus en plus l’Algérie comme protagoniste dans le conflit du Sahara, Belani n’aurait pas agi mieux. A-t-on déjà vu un ambassadeur d’un pays non concerné par un dossier signer une tribune résolument partiale et allant dans un seul sens sur un dossier qui ne concerne pas son pays, allant jusqu’à menacer les membres de la commission européenne ? Jamais ! Les tribunes de ce genre, M. Belani, sont des pièces à conviction de l’implication totale de votre pays dans le conflit du Sahara. De grâce, continuez à en écrire. Vous fournissez de la sorte davantage de preuves irrévocables sur le fait qu’il ne peut y avoir de solution au conflit du Sahara sans négociations directes entre le Maroc et l’Algérie.
Lire aussi : L'ambassadeur d'Algérie nommé à Bruxelles pour bénéficier d'une bonne prise en charge médicale
Amar Belani souffre d’un mystérieux mal auquel il doit son poste à Bruxelles (Oui, vrai de vrai : il a sollicité un poste à Bruxelles pour bénéficier d’une bonne prise en charge médicale). En raison de ce mal mystérieux qui doit tenir de la rage ou de la démence, l’intéressé a perdu le sens de la mesure et ne voit pas qu’il est en train de mouiller son pays qui s’est toujours défendu (sans convaincre personne) de ne pas être un acteur dans le conflit du Sahara. Ne serait-ce qu’en raison de l’effet boomerang de ta tribune qui fait tomber le masque d’Alger, merci M. Belani !