Les attentats de Bruxelles ont été l’occasion, pour Mohamed Abdelwahhab Al-Rafiki, ancien détenu salafiste et membre du Parti renaissance et vertu (PRV), connu sous le pseudonyme d’Abou Hafs, d’envoyer des messages «aux intéressés» afin d’accélérer la marocanisation du salafisme et de couper court avec le wahhabisme importé d’Arabie Saoudite.
«Les Marocains sont tous d’accord pour dire que le pays est entré dans une nouvelle étape de son histoire, celle de la réconciliation et de la participation de tous les enfants du pays à la construction du futur du Maroc», a déclaré Abou hafs, lors d’une conférence organisée mardi par l’Istiqlal et présidée par Abdelhamid Chabat. «Toutes les parties doivent s’inscrire dans ce processus de transformation et revenir sur leurs erreurs», a ajouté Al-Rafiki.
«La réussite de cette transformation implique trois acteurs, selon Abou Hafs: l’Etat, les instances de la société civile et les courants salafistes marocains», indique Akhbar Al Yaoum dans son numéro de ce jeudi 24 mars.Ainsi, Abou Hafs a demandé aux salafistes marocains de veiller à la marocanisation du salafisme et de couper tout lien avec le salafisme importé d’Arabie Saoudite. Dans son discours, il visait «le courant wahhabite, très fort pendant les années 80, et qui a influencé beaucoup de Marocains», précise le journal. Cependant, fait remarquer le salafiste, ce courant est adapté à l’identité, la culture et la civilisation saoudiennes. En revanche, il ne convient pas aux Marocains qui se distinguent, entre autres, par leur respects des libertés.Pour sa part, l’Etat doit réparer les erreurs du passé, ajoute Abou Hafs, en libérant les prisonniers salafistes dont l’innocence est prouvée.
Par ailleurs, Al-Rafiki a mis en garde les instances de la société civile, partis politiques et associations, du danger et du pouvoir de séduction financier que représente Daech qui tente de recruter les anciens prisonniers. Ces derniers, abandonnés par l’Etat et la société civile, deviennent, dès lors, des proies faciles.