Lors d’une récente rencontre organisée par l’Alliance des Ingénieurs Istiqlaliens, Abdessamad Kayouh, ministre du Transport et de la Logistique, a soulevé la question délicate de l’empiètement du ministère de l’Intérieur sur les prérogatives de son propre département.
Il a confié que, suite à sa nomination par le Roi Mohammed VI à la tête de ce ministère, sa vision initiale du secteur a été confrontée à la réalité du terrain, relaie Assabah de ce lundi 3 mars.
Le ministre a ainsi précisé que «dès [sa] prise de fonction, [il a] été sollicité pour intervenir sur des problématiques du secteur des transports, telles que la gestion des trottinettes, le transport via applications et la circulation urbaine en général. Or, [il a] constaté que ces dossiers relevaient en réalité des compétences du ministère de l’Intérieur».
Cette observation de Kayouh sur le chevauchement des compétences ministérielles fait écho à des remarques similaires exprimées par plusieurs de ses prédécesseurs dans divers secteurs.
Ainsi, Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, avait souligné que la construction des routes rurales n’était pas de son ressort, étant gérée par les conseils communaux placés sous la tutelle du ministère de l’Intérieur, en réponse aux critiques acerbes des parlementaires, tant de l’opposition que de la majorité.
De même, les ministres qui se sont succédé au département de la Famille et de la Solidarité ont, à maintes reprises, fait état de la supervision des centres de protection sociale par le ministère de l’Intérieur.
Une situation analogue prévaut pour les ministres de l’Énergie et des Mines en ce qui concerne la collecte, l’enfouissement et le recyclage des déchets, ainsi que le transport urbain, notamment les petits et grands taxis, et les autobus publics.
De nombreux autres domaines relèvent également du ministère de l’Intérieur, via les Conseils des régions, des préfectures, des provinces et des municipalités, à l’instar de la lutte contre les bidonvilles et les constructions anarchiques, relaie Assabah.
D’ailleurs, ce ministère dispose d’inspecteurs chargés de contrôler la gestion des présidents de Conseils et de leurs adjoints dans divers domaines.
Il a la capacité d’adresser des avertissements aux élus contrevenant à la loi et de déférer les dossiers litigieux devant la justice.
Fort de ses compétences étendues en matière d’audit et d’inspection, le ministère de l’Intérieur ne ménage aucun effort pour identifier les dysfonctionnements et les violations de la législation commises par les élus.
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