Abdelilah Benkirane de nouveau épinglé pour ses propos rétrogrades envers les femmes

Abdelilah Benkirane, secrétaire général du Parti de la justice et du développement.

Revue de presseUne nouvelle fois, l’ancien chef du gouvernement marocain et leader du Parti de la Justice et du Développement (PJD), Abdelilah Benkirane, suscite la controverse. Ses récentes déclarations, jugées dénigrantes envers les Marocaines, provoquent un tollé au sein des mouvements féministes marocains, qui dénoncent un discours qu’ils estiment en rupture avec les acquis constitutionnels et sociétaux du pays. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 14/07/2025 à 18h16

Fidèle à son style provocateur, Abdelilah Benkirane a relancé le débat sur la place des femmes dans la société marocaine en affirmant que le mariage constitue une forme de «salut» pour les jeunes filles marocaines.

Des propos qui n’ont pas manqué d’irriter les défenseurs des droits des femmes, relève le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du mardi 15 juillet.

Selon ces défenseurs, le leader islamiste continue d’adopter un discours rétrograde, niant les multiples rôles que les Marocaines jouent au sein de la société.

Dans un communiqué au ton ferme, la Coordination féminine pour le changement global et profond du Code de la famille (Moudawana) a dénoncé des propos «hostiles aux droits des femmes» et révélateurs d’«un archaïsme idéologique» qui remet en cause des droits fondamentaux comme l’accès à l’éducation et au travail.

La Coordination va plus loin en accusant Abdelilah Benkirane de chercher à saper les fondements de l’État moderne et d’ignorer les institutions, les lois et les avancées obtenues de haute lutte par l’ensemble des forces vives du Royaume.

Selon ce regroupement, qui fédère plus de trente associations et organisations de défense des droits des Marocaines, ce discours est le reflet d’un «échec intellectuel», basé sur une vision patriarcale et paternaliste de celles-ci, qu’il s’agirait de maintenir dans l’ignorance et la dépendance.

«Considérer le mariage comme unique horizon pour les jeunes filles, c’est insulter les combats menés depuis des décennies pour bâtir un Maroc fondé sur l’égalité et l’autonomisation des femmes», affirme la Coordination.

Les militantes rappellent que ces déclarations contredisent ouvertement la Constitution marocaine, notamment ses articles 31 et 32 qui garantissent le droit à une éducation de qualité pour tous et imposent à l’État comme à la famille de veiller à sa mise en œuvre.

Elles soulignent également que ce discours va à l’encontre des engagements internationaux du Royaume, à commencer par la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) et la Convention relative aux droits de l’enfant, sans oublier les Objectifs de développement durable (ODD), notamment l’ODD 4 sur l’éducation et l’ODD 5 sur l’égalité des sexes, résume Al Ahdath Al Maghribia.

La Coordination invite ainsi les pouvoirs publics à prendre leurs responsabilités face à ceux qui, selon elle, cherchent à «saboter les droits des Marocaines, à des fins politiciennes étroites».

Elle réclame l’application stricte des lois contre toutes formes de discrimination et de violence symbolique.

Dans un appel adressé aux familles marocaines, la Coordination exhorte parents et tuteurs à encourager leurs filles à poursuivre leurs études.

«L’éducation est bien plus qu’un diplôme, c’est la clé de l’autonomie économique, de la protection contre la violence et de la stabilité familiale et sociale», rappelle-t-elle.

Les associations féministes appellent à la mobilisation citoyenne pour barrer la route à toute tentative de retour en arrière et défendre le projet démocratique et moderniste du Royaume.

Elles réaffirment leur solidarité avec toutes les Marocaines, déterminées à contribuer au développement de leur Royaume, à travers l’éducation, le travail et l’engagement dans la vie publique.

Par La rédaction
Le 14/07/2025 à 18h16