«A un moment, nous étions les seuls à défendre le PJD»: la claque en règle de Mohamed Aujjar à Abdelilah Benkirane

Lors du 5ème meeting régional du Rassemblement national des indépendants, le 24 juin 2023 à Salé.

Le 24/06/2023 à 19h16

VidéoAu nom du Rassemblement national des indépendants, Mohamed Aujjar, ancien ministre et membre du bureau politique, a saisi l’occasion de la tenue, ce samedi 24 juin à Salé du 5ème meeting régional de son parti, pour envoyer une volée de bois vert au PJD et à son secrétaire général, Abdelillah Benkirane.

Répondant aux récentes critiques d’Abdelillah Benkirane à l’encontre du RNI, Mohamed Aujjar a demandé, lors de ce meeting, au président du RNI, Aziz Akhannouch de lui permettre de livrer quelques «vérités à ce dirigeant islamiste», des vérités qu’il feigne ignorer.

L’intervention de Mohamed Aujar était à ce point forte qu’elle a été l’un des moments forts de ce congrès régional. «Il faut rappeler (au SG du PJD, ndlr) que le RNI n’est pas un parti administratif, c’est un parti historique riche de par son expérience politique», a martelé l’ancien ministre de la Justice avant d’assener deux coups douloureux au numéro un du parti islamiste qui a dirigé le gouvernement durant dix ans avant de subir une cinglante défaite lors des élections de septembre 2021.

«Avant que votre parti ne soit reconnu légalement et juridiquement, le RNI a été l’un de ceux, pour ne pas dire le seul, qui a apporté son soutien à la reconnaissance officielle de votre parti. Il a été à cet égard le seul parti politique à avoir publié à l’époque un communiqué dans le journal arabophone d’El Mitaq», organe du RNI a lancé le dirigeant RNIste avant d’enfoncer le clou en affirmant que «les dirigeants fondateurs du parti islamiste dont Abdelkrim El Khattib avaient été reçus par Ahmed Osman au domicile de ce dernier».

Sous les applaudissements nourris de quelques 1.000 militants réunis dans un complexe à Salé, l’ancien ministre RNI a enchainé sur un ton aussi ferme pour dire que le RNI «a été aussi de ceux qui, alors que la douleur provoquée par les attentats terroristes de 2003 à Casablanca était encore vive, s’étaient prononcés contre la dissolution du PJD».

Et de réaffirmer que «le RNI est un parti historique, qui est actuellement engagé sous la houlette du chef de gouvernement, Aziz Akhannouch dans le développement socio-économique».

«Je n’ose pas imaginer dans quelle situation chaotique on se serait retrouvé actuellement (avec le PJD, ndlr) si le RNI n’avait pas gagné les élections», a conclu Mohamed Aujjar. Son collègue Rachid Talbi Alami, président de la Chambre des représentants, a remis une couche en soulignant que le RNI n’est pas hostile aux partis politiques (islamistes, ndlr) mais contre «les allégeances» avec l’extérieur.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Fahd Rajil
Le 24/06/2023 à 19h16