À Tétouan, la condamnation d’un vice-président ravive les divisions au sein du conseil communal

Commune urbaine de Tétouan.

La commune urbaine de Tétouan.

Revue de presseLa condamnation d’un vice-président du conseil de la commune de Tétouan pour détournement de fonds agit comme un révélateur des fractures au sein de la majorité, exacerbant les débats sur le code d’éthique et la moralisation de la vie publique. Dans l’attente de décisions cruciales, plusieurs voix appellent la classe politique locale à clarifier sa position face aux conseillers mis en cause dans des affaires criminelles graves. Cet article est une revue de presse tirée d’Al Akhbar.

Le 10/12/2025 à 20h33

La condamnation à douze ans de réclusion criminelle du sixième vice-président de la commune urbaine de Tétouan, pour détournement de fonds au sein d’une agence bancaire qu’il dirigeait, a profondément ébranlé la majorité au cours de la semaine écoulée. Ce verdict a cristallisé et aggravé les dissensions internes concernant l’application du code d’éthique.

«Face à cette situation, plusieurs membres du conseil communal réclament désormais que des mesures juridiques soient prises à l’encontre des élus impliqués dans des affaires judiciaires liées à des crimes de drogue, de falsification et de fraude», rapporte Al Akhbar du 11 décembre. Selon diverses sources, des pressions sourdes s’exercent à plusieurs niveaux, tant local que central, pour favoriser le retour en grâce de figures politiques précédemment poursuivies, voire pour leur rouvrir les portes de la gestion des affaires publiques et des candidatures électorales.

Le débat sur la responsabilité de cette moralisation nécessaire est vif. Certains partis rejettent la charge sur les autorités provinciales, notamment pour statuer sur la réintégration d’élus ayant purgé leur peine. D’autres voix, plus pressantes, enjoignent aux formations politiques d’assumer pleinement leur rôle, particulièrement concernant les parrainages accordés à Tétouan, qui ont trop souvent conduit à des poursuites judiciaires.

Ces scandales à répétition, impliquant des membres du conseil dans des affaires graves telles que des escroqueries aux concours de recrutement au ministère de la Justice, des détournements de dizaines de millions de dirhams ou des trafics de stupéfiants, placent désormais la majorité dirigeante dans une position inconfortable. «L’attente de décisions sur la révocation et l’inéligibilité des concernés devient pressante», note Al Akhbar.

Cette attente est d’autant plus lourde que des observateurs politiques de la région nord du Royaume avaient déjà préconisé aux partis d’activer sans délai les procédures de gel d’adhésion et de révocation pour tout membre impliqué dans des affaires judiciaires. Leur maintien, argumentent-ils, constitue une entorse flagrante à l’éthique politique, surtout lorsque des parrainages sont accordés sans le moindre examen préalable de la probité, de la compétence et du dévouement à l’intérêt général des candidats.

Par Le360
Le 10/12/2025 à 20h33