Les sorties du parlementaire et président du groupe PJDiste au Parlement se multiplient et se ressemblent. Abdellah Bouanou n’y va plus de main morte. Tout le monde ou presque y passe ! En témoigne sa dernière sortie dans la province de Rhamna. Une sortie qui a fait l’objet d’une large couverture de la presse arabophone datée de mardi 7 mai.
Al Akhbar relaie les propos du PJDiste : "La plus grosse erreur que notre parti ait commis après l'adoption de la nouvelle constitution, et son arrivée aux commandes, est de ne pas avoir écarté du pouvoir tous les anciens éléments d'un système qualifié de corrompus et qui seraient la cause de tous les maux du Maroc". "Cette démarche a donné ses fruits dans des pays comme l'Egypte et la Tunisie", a tenu à préciser Bouanou.
Critiquer au lieu d'agir
De tels propos provoquent un tollé chez les acteurs de l’opposition à commencer par le PAMiste Hakim Benchamas. Ce dernier qualifie, sur les colonnes de Al Akhbar, les propos de Bouanou de "dangereux et touchant aux fondements démocratiques et pluralistes de l'Etat". L'autre cible de Bouanou est le festival Mawazine. Durant une récente sortie à El Jadida, relayée par Akhbar Al Yaoum, le député s'est attaqué encore une fois au festival Mawazine notamment en ce qui concerne les sources de financement. Curieux lorsque l’on sait que le modèle économique de Mawazine repose entièrement sur des recettes propres et du sponsoring et ne bénéficie de aucun sous de l'Etat.
Fouad Ali El Himma, le conseiller du roi, n'échappe pas lui aussi aux critiques du parlementaire, PJDistes. Bouanou épingle l'institution qu'il préside à savoir la Fondation Rhamna pour le développement durable, rapporte Al Khabar.
Dans le contexte actuel, on s'interroge sur la finalité de ces sorties du député PJDiste. Le parti de la lampe n'est pas le seul à faire dans la surenchère médiaticopolitique, comme le rappelle le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, en faisant référence aux dernières sorties de Chabat. Le quotidien s'interroge sur "l'utilité d'un tel spectacle qui rompt complètement le lien entre le citoyen et le politique". Le show de Bouanou et de ses camardes pour ne citer que Abdelaziz Aftati a une sacrée utilité pour le PJD, celle de détourner l'attention de son électorat et de l’opinion publique des vrais problèmes, à savoir l’échec du parti dans l’exercice du pouvoir. Le parti de la lampe vit des moments difficiles dans la mesure où il a de plus en plus de mal à jouer son rôle de chef de file de la majorité gouvernementale.




