«L’armée avec ou face au peuple», s’interrogeait le fondateur du Rassemblement pour la démocratie et la culture (RDC), Saïd Sadi, dans une tribune publiée hier dimanche 7 avril sur sa page Facebook. Une question que se pose d'ailleurs avec beaucoup d’inquiétude le peuple algérien, mais à laquelle le Général Gaïd Salah, du moins pour le moment, semble ne pas avoir de réponse, comme en témoigne cette parade censée (plutôt) flatter la fibre vert-kaki d’un establishment résolument hostile au Maroc.
«Le chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah entame, ce lundi 8 avril, une visite de quatre jours dans la deuxième région militaire (Oran), durant laquelle il va superviser un exercice de combat et rencontrer les cadres de l’institution militaire de la région», indique en effet un communiqué du ministère algérien de la défense.
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Alors que le poste de président reste vacant, que le préposé à l’intérim, le président du Sénat Abdelkader Bensalah, est chahuté par le peuple algérien, voilà le Général octogénaire, aujourd’hui seul maître à bord, prendre son bâton de chef d’état-major et se rendre à quelques encablures de la frontière ouest de son pays avec «l’ennemi Maroc», pour superviser «un exercice de combat».
Une démonstration de "farce" dont le Général, illustration pathétique du régime dont le peuple veut aussi le départ, se serait bien passé, tellement elle est en déphasage et en contradiction avec les réelles attentes des frères Algériens qui n’ont jamais arboré, lors de leurs marches millionièmes entamées le 22 février dernier, un seul écriteau hostile au Maroc, loin de là.
En choisissant une ville algérienne frontalière d'Oujda, le Général veut-il délivrer un message de fraternité aux Marocains ? Pourquoi opte-t-il pour Oran pour superviser, quatre jours durant, cet «exercice de combat»? Le Maroc représente-t-il réellement une menace pour la sécurité et l’intégrité territoriale de l’Algérie? Jusqu’où et pour quelle raison l’oligarchie militaire algérienne continuerait-elle à agiter le faux-vrai épouvantail de «l’ennemi extérieur» chaque fois qu’il est question de revendications plutôt internes de démocratie et de liberté?
Par cette énième parade grossière, il est prouvé que rien n’a malheureusement changé, et que rien ne changera à l'autre bout de la frontière est du Maroc tant que le peuple algérien frère ne se sera définitivement débarrassé de ce régime haineux et mafieux, dont Gaïd Salah est l’illustration la plus abjecte.
«L’on peut prévoir que deux axes essentiels demeureront inchangés, tant ils imprègnent l’ADN des officiers algériens, toutes générations confondues», certifie François Soudan, directeur de la rédaction de «Jeune Afrique». Le magazine international cite, outre «le refus de voir l’islamisme radical capter le champ nationaliste et tenter, comme au début des années 1990, de prendre le pouvoir», «le maintien du voisin marocain dans son statut d’adversaire principal, justifiant, par là, la continuité d’un rapport de force et le niveau actuel du budget de la Défense».
Avec un budget de 10,57 milliards de dollars, le Budget algérien de la Défense occupe en effet la 21è place mondiale et la deuxième en Afrique, après l’Egypte de l’ex-Maréchal devenu président, Abdel Fattah al-Sissi.
Gaïd Salah lui emboîtera-t-il le pas… le Général mégalo n’en a d’ailleurs jamais raté une pour se positionner en tant que successeur à la tête du très convoité palais présidentiel El Mouradia. Une expectative confirmée par de précédents rapports des renseignements étrangers et qui, en cas de réalisation, sera encore plus désastreuse pour le peuple algérien frère.